S'abonner

Étude de la rétraction du lambeau cutané, de la lésion et des marges après exérèse chirurgicale - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.309 
M. Sevray 1, , Y. Grangier 2, F. Poizeau 3, L. Misery 1, E. Brenaut 1, F. Staroz 4
1 Dermatologie, CHU de Brest 
2 Chirurgie plastique, clinique de l’océan, Quimper 
3 Université de Rennes, EA 7449, recherche en pharmaco-épidémiologie et recours aux soins, Rennes 
4 Anatomo-cyto-pathologie, cabinet d’anatomie et de cytologie pathologiques, Quimper, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Des études ont montré qu’après une exérèse chirurgicale, le lambeau cutané se rétracte d’environ 30 % et cette rétraction est ensuite très peu augmentée par la fixation dans le formol. Le but de notre étude était d’étudier la rétraction du lambeau mais aussi de la lésion et de la plus petite marge.

Matériel et méthodes

Cette étude prospective monocentrique a été menée entre janvier 2013 et juillet 2014. Le chirurgien recueillait plusieurs informations : siège de la lésion, longueur et largeur de la lésion et du lambeau, mesure de la plus petite marge qui était identifiée sur la pièce. Le pathologiste recueillait les mêmes informations après fixation formolée, puis au microscope il mesurait la plus petite marge histologique et regardait si celle-ci était concordante avec celle du chirurgien. Une analyse descriptive était effectuée, ainsi qu’une analyse univariée puis multivariée.

Résultats

Cent quatre patients ont été inclus dont 51,9 % d’hommes avec une moyenne d’âge de 68,3 ans. La majorité (78,8 %) des lésions étaient malignes : 51,0 % de carcinomes basocellulaires, 10,6 % de carcinomes épidermoïdes, 7,7 % de mélanomes. La rétraction du lambeau était significativement plus importante (29 %) que celle de la lésion (21 %) avec p<0,001. La plus petite marge se rétractait en moyenne de 10 %. En analyse multivariée, la localisation (rétraction de 43 % au niveau des membres supérieurs et 24 % au niveau de la tête) et le temps de fixation (rétraction d’autant plus importante que le temps de fixation était court) étaient significativement liés à l’importance de la rétraction. Aucun facteur influençant la rétraction de la lésion n’était trouvé. Le caractère bénin ou malin, le sous-type de tumeur maligne, le sexe et l’âge n’influençaient pas la rétraction. La localisation de la plus petite marge était concordante entre le chirurgien et le pathologiste dans seulement 54,9 % des cas.

Discussion

Notre étude montre une rétraction plus importante du lambeau que de la lésion. La discordance entre la plus petite marge suspectée par le chirurgien et celle mesurée par le pathologiste est fréquente, pouvant s’expliquer par une difficulté à définir les limites de la lésion notamment à cause de l’extension latérale dans le derme pour les lésions malignes. Une limite est représentée par le manque de précision de la mesure clinique par rapport à la mesure au microscope. Ces données sont importantes à connaître car les recommandations sur les marges chirurgicales sont basées sur la mesure clinique alors que le caractère suffisant de la marge est basé sur l’examen anatomopathologique. Pour interpréter cette marge et décider d’une éventuelle reprise chirurgicale, il est nécessaire d’intégrer la notion de rétraction à la réflexion.

Conclusion

La rétraction est variable selon plusieurs facteurs (localisation, temps de fixation) et supérieure pour le lambeau par rapport à la lésion.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lambeau cutané, Marges d’exérèse, Rétraction cutanée


Plan


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 145 - N° 12S

P. S211 - décembre 2018 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Diagnostic simple des syndromes de Griscelli et de Chediak–Higashi : dilution pigmentaire et tige pilaire
  • F. Bourlond, B. Cribier, D. Lipsker
| Article suivant Article suivant
  • Une association d’ulcères extensifs et d’une sclérose cutanée révélatrice de siliconomes
  • P. Cura, E. Guinard, D. Florian, L. Lamant, J. Malloizel, C. Bulai Livideanu, B. Chaput, C. Paul, M. Nicolas

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.