Une association d’ulcères extensifs et d’une sclérose cutanée révélatrice de siliconomes - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Les ulcérations chroniques associées à une sclérose cutanée peuvent être liées à différentes causes. L’approche nosologique est parfois complexe. Une origine iatrogène, même ancienne, doit être suspectée.
Observations |
Une patiente de 46 ans présentait des ulcérations des jambes douloureuses, chroniques et extensives évoluant depuis 2008, associées à une sclérose cutanée diffuse et progressive des membres inférieurs. À l’examen, de nombreux ulcères creusants entraînant des douleurs neuropathiques sévères associés à de nombreuses cicatrices hyper- et hypopigmentées et à un remaniement cutané du derme et de l’hypoderme adhérant au plan profond étaient observés.
Elle ne présentait pas d’antécédents médicaux particuliers et ne prenait pas de traitement. Elle était originaire du Brésil et vivait en France depuis une dizaine d’années.
Un bilan éliminait les causes classiques d’ulcérations des membres inférieurs.
Une biopsie en périphérie d’une ulcération mettait en évidence des lésions granulomateuses, histiocytaires dans le derme profond et l’hypoderme avec des histiocytes mono- ou plurinucléés développés autour de vacuoles optiquement vides de taille variable évoquant des lésions de siliconome. La patiente rapportait en effet des injections de silicone au niveau fessier à visée esthétique 20 ans auparavant.
Résultats |
L’IRM mettait en évidence une infiltration cutanée et sous-cutanée de silicone. La prise en charge thérapeutique complexe a été réalisée conjointement avec l’unité de gestion de la douleur, de plaie et cicatrisation et l’équipe de chirurgie plastique. Après de nombreux échecs de cicatrisation dirigée, une prise en charge chirurgicale par greffe de peau a été programmée (Annexe A).
Discussion |
Les complications liées aux injections de silicone sont nombreuses et peuvent survenir des années après les injections ; elles sont liées à la migration du silicone à travers les tissus. Elles entraînent des nodules sous-cutanés puis une fistulisation à la peau sous forme d’ulcères. L’importance de l’atteinte chez cette patiente est probablement liée à la quantité et à la qualité de silicone injecté et au manque de technique de l’opérateur.
Conclusion |
Devant la fréquence des complications grave, il est interdit depuis le 31 mai 2000 l’importation, l’exportation, la mise sur le marché et l’utilisation du silicone liquide injectable à visée esthétique. Cependant, ce type de pratique reste encore très fréquent dans les pays d’Amérique latine où le culte du corps, l’esthétique « low cost » et le manque de législation entraînent des dérives.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Sclérose, Siliconome, Ulcères de jambes
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.311. |
Vol 145 - N° 12S
P. S211-S212 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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