Prise en charge chirurgicale des patients atteints d’hidradénite suppurée - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des patients avec une hidradénite suppurée (HS) est médico-chirurgicale. L’objectif était d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la chirurgie dans une cohorte rétrospective de patients HS et de déterminer des facteurs associés au risque de récidive.
Matériel et méthodes |
Tous les patients opérés en chirurgie plastique pour une HS entre les 01/01/2012 et 31/03/2017 en centre de recours étaient inclus. Étaient recueillies les caractéristiques des patients, les modalités chirurgicales et les complications postopératoires. Le critère de jugement principal était la récidive dans la zone opérée.
Résultats |
Étaient inclus 75 patients pour 114 interventions : âge médian de 31 ans, 39 hommes (52 %). Les principales caractéristiques des patients et de la chirurgie sont résumées dans le Annexe A. Sur 110 interventions (hors incisions), une récidive était observée chez 37 (34,3 %), soit 25 (34,7 %) des 72 patients et selon le type d’intervention : 23,2 % des chirurgies larges et 46,9 % des limitées. Les complications (10 %) étaient : 4 rétractions avec diminution de mobilité (3,6 %), 3 lymphœdèmes (2,7 %) et 3 infections (2,7 %) dont 1 (0,8 %) nécessitant une antibiothérapie intraveineuse. En analyses univariées, les facteurs associés aux récidives étaient la localisation extra-axillaire (OR : 3,60 [IC95 % (1,44–9,05)], p=0,006) et la fermeture directe (OR : 3,68 [IC95 % (1,58–8,6)], p=0,003). L’excision large était protecteur de récidive (OR : 0,34 [IC95 % (0,14–0,78)], p=0,011). En analyse multivariée, la localisation extra-axillaire et la fermeture directe (OR respectifs : 2,39 [IC95 % (0,87–6,55)] ; p=0,091, 2,59 [IC95 % (1,02–6,56)] ; p=0,045) persistaient comme facteurs associés aux récidives.
Discussion |
Le taux de récidive post-chirurgie de cette étude (34,3 %) est similaire à celui d’une étude récente réalisée dans un centre de recours chez des patients sévères (comme pour notre étude). D’autres équipes ont mis en évidence des taux plus faibles de récidive (0 et 19 %), cependant on notait un nombre de patients inclus inférieur (11 à 74 patients), une sévérité de l’HS moindre (Hurley III de 5,6 à 38 %) et l’évaluation de la récidive était réalisée par le patient (1 étude) pouvant entraîner un bais de classement. Le taux de complications est en revanche inférieur à ceux publiés (10,4 à 47,3 %). Les facteurs associés aux récidives étaient cohérents avec ceux de la littérature : localisations extra-axillaires limitant la possibilité d’exérèse large, le caractère souvent incomplet des régions fermées au premier temps opératoire (excision moindre afin d’assurer la fermeture).
Conclusion |
Dans notre étude, 2/3 des cas guérissent après chirurgie. Les récidives touchaient principalement les régions extra-axillaires et les gestes chirurgicaux avec fermeture directe, sans association avec la sévérité ou le phénotype du patient. Ce taux de récidive nécessite qu’il soit pleinement pris en compte avec le patient dans la décision thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hidradénite suppurée, Traitement chirurgical
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.316. |
Vol 145 - N° 12S
P. S214 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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