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Un syndrome oculo-urétro-synovial sous BCG-thérapie - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.337 
J.-G. Letarouilly 1, , A. Greliak 1, A. Le Guern 1, T. Wiart 1, P. Modiano 1, 2
1 Dermatologie, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Ghicl 
2 Université catholique de Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les instillations de bacille de Calmette–Guérin (BCG-thérapie) sont un traitement développé pour les patients atteints d’un cancer de la vessie à haut de risque de progression et de récidive. Leur première utilisation date de 1976. Elles sont considérées comme la première immunothérapie à visée anticancéreuse.

Observations

Nous rapportons le cas d’un patient de 62 ans admis dans notre service à la suite de douleurs génitales et des difficultés à la marche à 4 mois après le début d’une BCG-thérapie. L’examen clinique objectivait des érosions superficielles multiples avec marges irrégulières coalescentes en plaques circinées sous la surface du prépuce. Sur la plante des pieds, il y avait des lésions jaune chamois pustulo-vésiculeuses kératosiques à base érythémateuse. Il présentait une conjonctivite bilatérale. Des dactylites étaient également notées. Il n’y avait pas d’arthrite. Le bilan biologique objectivait un syndrome inflammatoire avec une CRP à 53mg/L. Le patient était porteur du HLA B27. La documentation microbiologique, notamment à la recherche de Chlamydia trachomatis au niveau urinaire, revenait stérile. Le diagnostic retenu était un syndrome oculo-urétro-synovial sous BCG-thérapie sur la base d’une kératodermie palmoplantaire blennorragique en clous de tapissier associée à une balanite circinée et des dactylites. L’évolution est favorable sous dermocorticoïdes et méthotrexate (Annexe A).

Discussion

Le syndrome oculo-urétro-synovial associe arthrite stérile, conjonctivite et urétrite se développant à distance d’une infection souvent génito-urinaire ou digestive. Il fait partie du spectre des spondylarthrites avec une association statistique forte avec le HLA B27. La kératodermie blennorragique en clous de tapissier et la balanite circinée peuvent compléter le tableau, respectivement dans 10 et 29 % des cas. Ce syndrome est une manifestation rare sous BCG-thérapie. Dans une revue systématique de la littérature en 2013, Bernini et al. rapportent 89 cas de patients présentant toujours une arthrite. Un syndrome oculo-urétro-synovial n’était décrit que dans 9,5 % des cas. Nous présentons le premier syndrome oculo-urétro-synovial sans arthrite. Notre patient avait par contre des dactylites comme 11,2 % des patients de cette étude. La BCG-thérapie stimule la réponse Th1 impliquée dans la physiopathologie des spondylarthrites. La survenue d’arthrite réactionnelle semble donc logique, comme les manifestations cutanées proches du psoriasis.

Conclusion

Le syndrome oculo-urétro-synovial est une complication rare de la BCG-thérapie. Cet effet indésirable doit néanmoins être connu des dermatologues pour une prise en charge adaptée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : BCG-thérapie, Kératodermie palmoplantaire, Syndrome oculo-urétro-synovial


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.337.


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Vol 145 - N° 12S

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