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Pelade sous dupilumab - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.340 
C. Barbarin 1, , A. Nosbaum 2, 3, S. Hosteing 1
1 Service de dermatologie, centre hospitalier La Rochelle 
2 Service d’allergologie et immunologie clinique, centre hospitalier Lyon Sud Pierre-Bénite, Lyon 
3 Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), Inserm U1111, École normale supérieure de Lyon, université Claude-Bernard Lyon 1, CNRS UMR5308, 21, avenue Tony-Garnier, 69007 Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le dupilumab, anticorps monoclonal anti-IL4Rα, est autorisé depuis mars 2017 pour traiter la dermatite atopique (DA) modérée à sévère nécessitant un traitement systémique, en cas de contre-indication, d’intolérance ou d’échec aux traitements systémiques disponibles. Nous rapportons un cas de pelade du cuir chevelu apparue sous dupilumab chez une patiente traitée pour une DA sévère.

Observations

Une patiente de 23 ans présentait une DA sévère depuis l’enfance résistante aux émollients, aux dermocorticoïdes, à la photothérapie UVB, au tacrolimus topique et à la ciclosporine. Le SCORAD était à 50. Le dupilumab était introduit fin janvier 2018, permettant une amélioration clinique de 76 % (SCORAD à 12) après 8 semaines de traitement, soit 5 injections. En parallèle, des plaques peladiques du cuir chevelu survenaient dès les premiers jours de traitement, avec 4 plaques d’alopécie objectivées après 1 semaine de traitement, sans atteinte des autres zones pileuses. La pelade s’aggravait malgré l’application de clobétasol propionate et de minoxidil. Un mois après l’introduction du dupilumab, 8 plaques peladiques et une perte de densité de la chevelure étaient observées. Devant l’aggravation persistante de la pelade, le dupilumab était suspendu après 8 semaines de traitement (12 plaques à l’arrêt, situées au niveau occipital, au vertex et au niveau frontal). Un mois après, les plaques étaient stables en nombre et en taille ; du duvet et des cheveux terminaux poussaient au sein de ces dernières. Deux mois après l’arrêt du dupilumab, leurs diamètres avaient diminué et 2 plaques avaient disparu (Annexe A).

Discussion

Il pourrait exister un lien chronologique entre le dupilumab et la survenue d’une pelade du cuir chevelu. Un seul cas de pelade apparue sous dupilumab est décrit jusqu’à présent, après 5 semaines de traitement, donc moins rapidement que chez notre patiente. La pelade était ophiasique et améliorée par des injections intra-lésionnelles de corticoïdes, sans arrêt du dupilumab. La voie inflammatoire TH2 (impliquant principalement l’IL-4 et l’IL-13) joue un rôle clé dans la genèse de la DA. Elle est également impliquée dans la physiopathologie de la pelade. Aussi, le dupilumab pourrait être efficace dans la pelade. D’ailleurs, il a été rapporté un cas de pelade universelle régressant nettement suite à l’introduction du dupilumab. Néanmoins, la pelade implique d’autres voies inflammatoires, notamment TH1 qui pourrait être dérégulée par l’inhibition de la voie inflammatoire TH2.

Conclusion

Nous rapportons le 1er cas européen de pelade apparue rapidement suite à l’introduction du dupilumab, l’interruption du traitement permettant une régression des symptômes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dermatite atopique, Dupilumab, Pelade


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.340.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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