Hidradénite suppurée induite par le léflunomide - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
L’hidradénite suppurée (HS) ou maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire suppurative et cicatricielle des follicules pilosébacés d’étiologie mal connue. L’hérédité, les dysrégulations immunitaires, l’obésité et le tabagisme sont des facteurs reconnus comme prédisposant à la maladie. Les formes induites par les médicaments restent exceptionnelles. Nous rapportons un cas induit par le léflunomide, à notre connaissance, le premier rapporté dans la littérature.
Observations |
Une patiente de 66 ans, non tabagique, en surpoids avec un IMC à 28kg/m2, allergique à la pénicilline, sans antécédents familiaux particuliers, était suivie depuis 14 ans pour une polyarthrite rhumatoïde, traitée initialement par méthotrexate et corticothérapie orale, actuellement par 5mg/j de prednisone après dégression progressive. La patiente avait présenté il y a 7 mois une intolérance au méthotrexate remplacé par du léflunomide à 20mg/j. Elle présentait depuis 4 mois des nodules inflammatoires suppurés des régions glutéales, évoluant par poussées. La patiente, diagnostiquée comme ayant une hidradénite suppurée à prédominance fessière, initialement Hurley grade I, était mise sous isotrétinoïne (0,5mg/kg/j) et du peroxyde de benzoyle par voie topique, associés à des mesures hygiéno-diététiques, avec une légère amélioration au bout de 3 mois de traitement. Le rôle inducteur du léflunomide a été suspecté et le médicament a été remplacé par le méthotrexate et des cures de rituximab, avec une nette amélioration des lésions d’HS. La patiente n’a présenté, après 18 mois de suivi, que des lésions cicatricielles.
Discussion |
L’HS induite par les médicaments est une entité rare, rapportée chez une cinquantaine de patients dans la littérature. Elle concerne principalement les médicaments agissant sur l’immunité innée par l’intermédiaire des récepteurs TLR et leurs voies de régulation. Le léflunomide est un traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde possédant des propriétés anti-prolifératives. Il peut induire des éruptions acnéiformes, mais il n’a jamais été rapporté comme inducteur d’HS. Chez notre patiente, seul le surpoids est noté comme facteur de risque de l’HS. Vue la survenue des lésions 3 mois après le début du traitement par leflunomide et l’évolution après changement de ce dernier, l’implication du leflunomide dans l’induction de la maladie semble probable. Dans les cas relevés dans la littérature, le délai de survenue était compris entre 1 et 120 mois, avec une moyenne de 20,5 mois. Pour notre patiente, les lésions sont apparues après une période d’exposition d’environ 3 mois.
Conclusion |
Selon cette observation, le léflunomide serait suspect d’induction d’hidradénite suppurée. D’autres cas similaires doivent être rapportés pour affirmer ou infirmer ce lien.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hidradénite suppurée, Léflunomide, Maladie de Verneuil
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S229-S230 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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