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Mycosis fongoïde pilotrope et hidradénite suppurée : un piège diagnostique ? - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.358 
C. Hotz 1, , C. Ram-Wolff 2, N. Ortonne 3, M. Bagot 2, G. Quereux 4, F. Skowron 5, O. Cogrel 6, M. Beylot-Barry 6, S. Oro 7
1 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil 
2 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris 
3 Anatomopathologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil 
4 Dermatologie, Hôtel-Dieu, Nantes 
5 Dermatologie, centre hospitalier de Valence, Valence 
6 Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux 
7 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mycosis fongoïde pilotrope (MFP) est particulier par son polymorphisme clinique. Les formes à kystes et comédons peuvent mimer une hidradénite suppurée (HS), notamment folliculaire, dont le diagnostic est clinique. Cette confusion nosologique MFP/HS peut aboutir à un retard diagnostique et thérapeutique du MF et de l’HS. L’objectif de cette étude était de caractériser les MFP mimant ou associés à une HS.

Matériel et méthodes

Un appel à cas via le GFELC a été mené. Nous avons inclus les patients adultes avec MFP prouvé histologiquement (± clone T) et lésions évocatrices d’HS (nodules inflammatoires, abcès, cicatrices à l’emporte-pièce, vermoulues ou en corde, comédons ouverts, fistules) avec photos cliniques disponibles. Les données analysées étaient : âge, sexe, IMC, tabagisme, antécédents personnels/familiaux d’HS, type de lésions élémentaires et topographie, stade TNM du MFP, histologie, biologie et évolution. Les photos cliniques étaient revues par des spécialistes de l’HS.

Résultats

Douze patients étaient inclus [10 H, âge moyen au diagnostic de MFP de 49 ans (24–72)]. Aucun patient n’avait d’antécédent familial d’HS. La relecture centralisée des histologies était réalisée. Un clone T cutané était détecté dans 8/12 cas. Quatre patients avaient un antécédent d’HS de phénotype folliculaire (n=3) ou fessier (n=1) avec une histologie d’HS. Ces patients développaient secondairement une hyperkératose folliculaire, une alopécie ou des plaques en dehors des lésions d’HS connues, faisant poser le diagnostic de MFP. Trois patients avaient une HS possible dont le diagnostic a été évoqué au moment ou au décours de celui du MFP, devant des lésions pour certaines suspectes d’HS folliculaire et une histologie sur ces zones compatible avec une HS et/ou avec un infiltrat lymphomateux peu dense. Cinq patients n’avaient pas d’HS connue. Les lésions, tout en mimant une HS de début tardif, étaient atypiques par leur aspect (hyperkératose folliculaire, plaques) et leur topographie hors plis. L’histologie était celle d’un MFP mais pas d’une HS (Annexe A).

Discussion

Cette étude montre que le MFP peut mimer une HS ou s’y associer, rendant son diagnostic (et celui de l’HS) difficile. Quatre patients avaient une authentique HS depuis plusieurs années. Le diagnostic de MFP associé était fait devant des lésions folliculaires atypiques pour une HS±plaques et situées en dehors des zones d’HS. Trois patients avaient une HS possible associée au MFP, avec des lésions et une histologie compatibles avec les 2 diagnostics. A contrario, comme illustré par 5 autres cas, devant des kystes et comédons étendus apparaissant à un âge tardif, sans notion d’HS antérieure, un MFP (sans HS) devait être évoqué.

Conclusion

Le MFP peut mimer une HS, notamment folliculaire. En raison des implications thérapeutiques et pronostiques, toute HS atypique ou de début tardif doit faire pratiquer une biopsie cutanée pour histologie et clonalité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hidradénite suppurée, Mycosis fongoïde pilotrope


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.358.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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