Conséquences psychologiques des dermatoses les plus fréquentes : données de l’étude Objectifs Peau - 15/01/19
Groupe psycho-dermatologie de la Société française de dermatologie
Résumé |
Introduction |
L’objectif de ce travail était d’étudier l’impact psychologique des dermatoses les plus fréquentes à partir des données épidémiologiques de l’enquête Objectifs Peau.
Matériel et méthodes |
Un échantillon de 20 012 individus représentatifs de la population française de plus de 15 ans a été spécifiquement créé selon la méthode habituelle des quotas pour répondre à un questionnaire sur Internet abordant différents items, dont des données démographiques, les antécédents cutanés et le retentissement psychologique (sentiment d’être anxieux ou dépressif, troubles du sommeil, troubles sexuels, problématique de couple). La qualité de vie a été appréciée par l’échelle EQ5D, en particulier par son échelle analogique (EVA). Nous n’avons conservé que les patients ne déclarant qu’une seule et unique maladie de peau.
Résultats |
Si le score EQ5D est de 76,8 chez les personnes ne rapportant pas de maladie cutanée au cours de la dernière année, il est de 75,6 chez les patients qui ont des verrues et de 75,2 chez ceux qui ont un eczéma de contact. Des différences significatives (p<0,001) sont notées si les patients ont une rosacée (74,9), une dermatite atopique (74,1), une urticaire (73,5), des mycoses (73,2), un psoriasis (71,8) ou une acné (69,9). De même, la proportion de personnes se sentant extrêmement anxieuses ou déprimées est respectivement de 3,3 %, 5,6 %, 6 %, 6,4 %, 6,5 %, 3,9 %, 3,5 %, 5,6 % et 5,6 %. Entre 20 et 30 % des patients avec un psoriasis, une dermatite atopique, un eczéma de contact ou une urticaire se repliaient sur eux-mêmes alors qu’ils étaient plus de 50 % en cas d’acné. Des difficultés dans la vie sexuelle ou la vie de couple étaient relatées par 10 à 20 % des personnes atteintes de ces dermatoses (mais 5 % en cas de verrues et 35 % en cas d’acné). Les troubles du sommeil étaient présents dans 30 à 50 % des cas d’acné, rosacée, eczémas, psoriasis ou surtout urticaire mais étaient inférieurs à 20 % en cas de verrue ou mycoses ou sans dermatose.
Discussion |
Ces résultats sont parfois surprenants. Il n’y a bien entendu aucune hiérarchie de la souffrance entre les différentes maladies car chaque personne a sa problématique individuelle. On voit que des questions abordant des points précis de la vie quotidienne semblent bien plus pertinentes qu’un chiffre global. Les troubles du sommeil sont liés aux maladies prurigineuses mais aussi visibles. Anxiété et dépression concernent surtout les maladies visibles. Les troubles sexuels ou la vie de couple concernent toutes les dermatoses (y compris les mycoses), sauf les verrues.
Conclusion |
Cette étude confirme un retentissement psychologique important des maladies cutanées les plus fréquentes. Elle montre bien l’intérêt de questions personnalisées par rapport à des scores globaux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladies dermatologiques, Psycho-dermatologie, Qualité de vie
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S238 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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