L’exposition au soleil, lorsqu’elle est faite de manière démesurée, peut s’accompagner de sérieuses pathologies, entre autres les cancers cutanés en nette augmentation au cours de ces dernières années. Les étudiants en médecine d’aujourd’hui joueront un rôle primordial dans la prévention de ces cancers. Nous avons donc décidé de mener un enquête afin d’évaluer les pratiques et les connaissances des étudiants en médecine des différentes universités libanaises concernant les effets du soleil sur la peau.

C’est une étude statistique descriptive transversale observationnelle évaluant les pratiques et connaissances des étudiants en médecine de 6^e et 7^e année au Liban ; cette étude est basée sur un questionnaire anonyme, traduit en français et en anglais. Ce questionnaire comporte trois parties. La première partie recueille les données sociodémographiques des étudiants. La deuxième partie évalue sur les connaissances théoriques concernant les effets du soleil sur la peau. Enfin, la troisième partie porte sur les habitudes et les pratiques de ces étudiants vis-à-vis de l’exposition au soleil. Ce questionnaire a été distribué dans toutes les facultés de médecine du Liban.

Trois cent vingt-sept étudiants ont rempli le questionnaire, représentant donc 10 % (a=5 %) de tous les étudiants de médecine des universités libanaises. La grande majorité des étudiants (90 %) savent que l’exposition solaire peut causer des cancers cutanés. Toutefois, mois d’un tiers des étudiants (31,5 %) attribue les effets carcinogènes du soleil aux UVA et aux UVB. De plus, moins de la moitié des étudiants connaissent les heures de pic des rayons UV et le mois de l’année ayant l’index UV le plus élevé. Quant aux pratiques, 22,9 % des étudiants utilisent des écrans solaires dont 35,6 % l’appliquent sur tout le corps.

Notre étude révèle qu’uniquement 7 % des étudiants en médecine suivent les recommandations de l’association américaine de dermatologie. Les étudiants avec des phototypes I et II ont des comportements plus appropriés que les étudiants à phototypes plus foncés (p=0,002), sans pour autant avoir de meilleures réponses aux questions portant sur les connaissances théoriques (p>0,05). Les risques de l’exposition solaire et la photo-protection ne sont pas intégrés dans le cursus médical au Liban. Les étudiants en fin de cursus ont obtenu des résultats comparables à ceux obtenus par la population générale de pays comme la France.

Des campagnes de sensibilisation devraient être mises en place afin d’améliorer les connaissances et les pratiques des futurs médecins libanais afin de faire face à l’augmentation de l’incidence des cancers cutanés.