Réaction cutanée au mogamulizumab (anti-CCR4) chez 2 patients traités pour un mycosis fongoïde - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
Le mogamulizumab (Mog), anti-CCR4, fait partie des traitements prometteurs des lymphomes T. Il n’est disponible pour les mycosis fongoïdes (MF) que dans des essais cliniques. Nous rapportons 2 cas de réaction cutanée induite par le Mog chez des patients traités pour un MF.
Observations |
Un homme de 48 ans et une femme de 64 ans étaient suivis pour un MF évoluant depuis 5 et 9 ans. Devant une absence de réponse aux traitements antérieurs (interféron, bexarotène, UVB), les patients étaient traités par Mog dans le cadre d’un essai thérapeutique (NCT01728805).
Le patient 1 développait après 5 perfusions de Mog des lésions axillaires eczématiformes, prurigineuses. Le traitement était initialement poursuivi devant la rémission partielle du MF. Une évolution des lésions vers une érythrodermie était constatée en un mois. L’histologie réalisée à 2 reprises trouvait un MF non transformé. Le reste du bilan étiologique (PCR virales, FAN) était négatif. Le Mog était stoppé et le patient était traité par corticothérapie systémique avec une amélioration rapide de l’éruption. Ensuite, une reprise du bexarotène associé aux UVB permettait l’obtention d’une rémission complète du MF.
La patiente 2 développait une éruption eczématiforme, prurigineuse, du décolleté après 3 mois de Mog. L’histologie cutanée montrait un aspect de toxidermie. Après une amélioration par dermocorticoïdes forts, l’éruption récidivait motivant une suspension du Mog jusqu’à résolution. La reprise du Mog était suivie d’une récidive de l’éruption, motivant un arrêt définitif du Mog et du méthotrexate était instauré.
Discussion |
L’anti-CCR4 est une molécule très prometteuse dans les MF en impasse thérapeutique mais ses effets secondaires sont encore très peu connus. Nous rapportons deux cas de toxicité cutanée sous traitement par Mog, survenus de façon retardée (3 mois). Il s’agissait d’une éruption eczématiforme évoluant dans 1 cas vers une érythrodermie et restant localisée dans l’autre cas. Dans les 2 cas, le Mog a permis une rémission partielle du MF. Même si l’aspect histologique est en faveur d’un MF pour le patient 1, l’aspect clinique, la résolution après l’arrêt du Mog et la récidive de l’éruption à la reprise du Mog pour la patiente 2 rendent hautement probable une imputabilité du Mog. Les rashs cutanés sous Mog sont rapportés chez 6 patients (16 %) dans l’essai de phase I concernant des lymphomes cutanés. La présentation clinique est variable : érythrodermie (comme pour le patient 1), érythème diffus exsudatif, photosensibilité. Deux cas de nécrose épidermique toxique sont décrits. Enfin, il est constaté chez des patients traités par Mog pour un lymphome systémique une corrélation entre la sévérité de la toxicité cutanée et la bonne réponse au traitement.
Conclusion |
La toxicité cutanée du Mog est à connaître car elle peut être sévère, limitant alors l’utilisation du traitement même en cas de bonne réponse thérapeutique du MF.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mogamulizumab, Mycosis fongoïde, Toxicité cutanée
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S273-S274 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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