La leishmaniose unguéale localisation atypique et trompeuse de la leishmaniose cutanée à L. major en Tunisie. Étude de 7 cas - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose cutanée (LC) endémique en Tunisie est caractérisée par un grand polymorphisme clinique parfois trompeur par sa localisation dont l’atteinte unguéale rarement décrite dans la littérature. Nous proposons de déterminer les caractéristiques de la LC dans cette localisation exceptionnelle.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les cas de LC de localisation unguéale exclusive ou associées à d’autres localisations sur une période de 15 ans (2004–2018).
Résultats |
Durant cette période d’étude 16 856 cas de LC ont été recensés, l’atteinte unguéale était chez 7 patients soit 0,0004 %. L’âge moyen est de 18 ans (2–56). Trois cas infantiles étaient inclues. Le sex-ratio F/H : 1,33. L’évolution moyenne était de 6 mois. Le nombre de lésions variait de 1 à 3 lésions unguéales. Les aspects cliniques retrouvés étaient les suivants : la forme ulcéro-croûteuse chez 2 patients, la forme ulcéreuse de l’ongle type onyxis avec atteinte du bord proximal de la base de l’ongle chez 2 patients, la forme sporotrichoïde avec atteinte de la lunule chez un seul patient, la forme avec un envahissement total de l’ongle chez un patient et la forme érysipéloïde avec atteinte unguéale chez un seul patient. La taille moyenne de la lésion est de 0,3cm. Le diagnostic était confirmé par le frottis dermique chez 4 cas, PCR chez 2 cas et la biopsie chez un seul cas. Trois cas ont été traité par cryothérapie, trois cas par cryothérapie associée aux DPA en intra-lésionnel et un cas a été traité par glucantime en intramusculaire à la dose de 60mg/kg/j pendant 14jours. L’évolution était favorable dans la majorité des cas sauf pour un seul patient chez qui l’évolution était catastrophique suite à l’amputation de la 3e phalange par l’orthopédiste (considéré comme ostéite) (Annexe A).
Discussion |
L’atteinte unguéale au cours de la LC est très rare mais n’est pas exceptionnelle. Notre série est intéressante pour trois raisons :.
– c’est la plus grande série de la littérature ;
– toute lésion unguéale trainante en zone d’endémie à L. major doit faire évoquer une LC qui doit être confirmée par frottis, PCR et/ou histologie à la recherche de corps de leishmanie ;
– les lésions dans notre série étaient bénignes non mutilantes et sensibles au traitement classique sauf dans un seul cas ou l’orthopédiste a suspecté à tort une ostéite et a opté pour l’amputation de la 3e phalange de l’index.
Conclusion |
Malgré sa rareté, la LC unguéale doit être évoquée devant toute lésion trainante en zone d’endémie comme la notre et doit être reconnue par le clinicien afin d’éviter les interventions lourdes. La cryothérapie et la thermothérapie sont des alternatives efficaces dans le traitement de la LC dans ses localisations atypiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cryothérapie, DPA, Leishmaniose unguéale
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.431. |
Vol 145 - N° 12S
P. S273 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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