Traitement du mycosis fongoïde par électronthérapie corporelle totale faible dose vs dose moyenne, étude rétrospective sur 20 ans - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
L’électronthérapie corporelle totale (ECT) peut être utilisée en première ou deuxième intention dans le mycosis fongoïde (MF), selon les recommandations EORTC 2017. De nombreuses incertitudes subsistent toutefois concernant notamment le schéma optimal et le rapport bénéfice/risque. L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité clinique et le rapport bénéfice/risque d’une ECT à dose moyenne (DM) (25Gy) versus faible dose (FD) (10–12Gy) dans une série rétrospective de patients atteints de MF traités dans un même centre universitaire de référence.
Matériel et méthodes |
Tous les patients atteints de MF et traités par ECT entre 1997 et 2017 étaient inclus. Le traitement était délivré par un accélérateur linéaire 6 MEV selon la technique quadri-positionnelle. Les paramètres analysés étaient les caractéristiques de la maladie et de l’ECT, les taux et type de réponse (complète ou totale), les taux et délai de rechute et les effets indésirables (EI). Les performances des deux types de dosage (DM vs FD) étaient comparées statistiquement ainsi que les résultats globaux selon le stade de la maladie (précoce Ia–IIa vs avancée IIb–IV) et la présence ou non d’un folliculotropisme.
Résultats |
Vingt-six patients (âge médian 67 ans) étaient inclus dont 15 stades précoces et 11 stades avancés, traités par DM (14 patients) ou FD (12 patients). La réponse globale était de 96,2 % (92,9 % DM vs 100 % FD ; p=1 NS). Une réponse complète était obtenue dans 57,7 % des cas (42,9 % DM vs 75 % FD ; p=0,226 NS) et une réponse partielle chez 38,5 % des patients (50 % DM vs 25 % FD ; p=0,235 NS). Avec la DM, il n’y avait pas de différence significative concernant taux et durée de réponse pour les stades précoces vs avancés ou pour les formes folliculotropes versus non folliculotropes, tandis qu’une réponse complète était significativement plus fréquente pour les stades précoces traités avec des FD (100 % versus 25 % ; p=0,018). Tous les patients rechutaient après un temps médian de 5 mois (7 mois pour la dose moyenne versus 4 mois pour les faibles doses ; p=0,164, NS). La tolérance était correcte avec 53,8 % d’EI de grade 1 (57,1 % pour la DM vs 50 % pour FD) et 30,8 % de grade 2 (42,8 % DM versus 16,7 % FD) notamment à type d’épidermite transitoire bien contrôlée par les traitements locaux. Aucun effet secondaire de grade 3–4 n’était observé chez les patients traités par FD.
Discussion |
Bien que la différence ne soit pas significative, la rechute est clairement plus rapide après le traitement par ECT avec faible dose vs moyenne. Des doses plus élevées de 30–36Gy ne semblent pas donner des meilleurs résultats selon les publications d’études antérieures. La durée de réponse avec les faibles doses est inférieure aux données publiées probablement en raison d’une utilisation plus tardive de l’ECT.
Conclusion |
L’ECT à dose moyenne pourrait être préférée au traitement à faible dose en raison de résultats plus durables avec une tolérance identique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Électronthérapie corporelle totale, Mycosis fongoïde
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S277 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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