Particularités cliniques et intérêt de la cryothérapie dans la leishmaniose cutanée nasale - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La leishmaniose cutanée (LC) est caractérisée par un grand polymorphisme clinique et des localisations atypiques dont l’atteinte cutanée nasale pour la LC dite de l’ancien monde. Nous proposons de déterminer les caractéristiques cliniques de cette localisation et les particularités de son traitement en soulignant l’intérêt de la cryothérapie.
Matériel et méthodes |
C’est une étude monocentrique rétrospective sur une période de 13 ans (2004–2017), incluant tous les cas de LC de localisation nasale.
Résultats |
Dix-neuf patients étaient inclus dont 3 cas pédiatriques avec une prédominance féminine (sex-ratio=0,58). L’âge moyen était de 43 ans (3–85 ans). Dans 6 cas, les lésions étaient apparues après un séjour court en zone endémique. Le délai moyen d’évolution avant de consulter était de 7 mois (2–48 mois). La localisation nasale la plus fréquente était la pointe du nez (52,6 %). Dans tous les cas étudiés, il n’y avait, au niveau du nez, qu’une seule lésion. La taille moyenne des lésions était de 3,3cm (1 à 8cm). Les aspects cliniques étaient des papulonodules à surface ulcéro-croûteuse (36,8 %), une forme lupoïde (21 %), une forme érysipéloïde (10,5 %), une forme impétigénoïde (10,5 %), un nodule (5,2 %), une forme tumorale basoïd-like chez 2 patient et un nodule polyploïde muqueux pure dans un seul cas. D’autres lésions de LC à distance (visage et membres) étaient trouvées dans 42 % des cas dont une atteinte palpébrale dans un cas. Le diagnostic était confirmé par le frottis dermique chez 15 patients et par une biopsie mettant en évidence les corps de leishman dans 2 cas. La PCR était pratiquée, positive chez 5 patients (à but diagnostique dans 2 cas et pour typage dans 3 cas). Quinze patients (79 %) étaient traités par cryothérapie à base d’azote liquide, associée au Glucantime® intramusculaire (GIM) dans 31,5 % des cas pendant une durée moyenne de 12jours. Le metronidazole était prescrit dans 2 cas. Le nombre de séances de cryothérapie était en moyenne de 4,8 séances (0 à 12). L’évolution après cryothérapie était marquée par la désinfiltration totale des lésions dans 84,2 % des cas avec un délai moyen de 3,9 mois. Une cicatrice atrophique était notée dans 3 cas (FAnnexe A).
Discussion |
L’atteinte cutanée pure du nez est rare au cours de la LC de l’ancien monde. Nous rapportons une série de LC nasale particulière par la fréquence des formes atypiques (70 % des cas) et du recours à la cryothérapie (79 %) avec une bonne tolérance de celle-ci et un excellent taux de guérison même dans les formes résistantes au GIM. Notre travail est aussi particulier par le fait qu’il inclut un rare cas de leishmaniose purement endonasale à Leishmania infantum MON-80.
Conclusion |
Malgré sa rareté, la LC nasale doit être évoquée devant toute lésion traînante surtout en zone endémique. Devant ses bons résultats, le traitement par cryothérapie au cours de cette localisation peut être proposé de première intention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cryothérapie, Leishmaniose cutanée, Nez
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.442. |
Vol 145 - N° 12S
P. S279 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?