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Leishmaniose cutanée de la région pelvienne - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.444 
F. Frikha , A. Masmoudi, E. Bahloul, S. Boudaya, M. Mseddi, M. Amouri, H. Turki
 Dermatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose cutanée (LC) est une affection fréquente dans notre pays. La forme zoonotique à L. major est commune au centre et au sud tunisien. Les lésions siègent habituellement au niveau des zones découvertes, déterminées par le site de morsure du phlébotome. Le but de notre étude était de décrire une forme particulière et atypique de LC qui est sa localisation pelvienne.

Matériel et méthodes

Notre étude était rétrospective, menée au service de dermatologie durant une période de 18 ans (2000–2017), colligeant tous les cas de LC de la région pelvienne confirmée par un frottis dermique et/ou une biopsie cutanée.

Résultats

Six malades, tous de sexe masculin et d’âge moyen 31,8 ans (7–51 ans) étaient colligés. Le délai moyen de consultation était de 43jours. La notion de piqûre d’insecte était rapportée par 2 malades. Trois patients avaient l’habitude de dormir nus. Les localisations étaient les fesses (2 cas), la région sacrée (2 cas) et la verge (2 cas). Les aspects cliniques étaient papulonodulaires à surface ulcéro-croûteuse (4 cas), chancriforme (1 cas) et nodulaire (1 cas). Le nombre de lésions variait de 1 à 4. La taille moyenne des lésions était de 0,9cm (0,5–2cm). D’autres lésions de LC à distance (visage et membres) étaient présentes dans 66,7 % des cas. Aucun cas n’était secondaire à une LC diffuse ou disséminée. Des nodules sporotrichoïdes satellites étaient trouvés dans 1 cas. Le diagnostic de LC était confirmé par le frottis dermique dans tous les cas. Quatre patients étaient traités par Glucantime® en intramusculaire (GIM), 1 patient par métronidazole et 1 patient par doxycycline. L’évolution était marquée par la désinfiltration totale des lésions dans 83 % des cas. Un malade était perdu de vue après une amélioration initiale partielle (Annexe A).

Discussion

L’atteinte génitale et de la région pelvienne au cours de la LC à L. major est exceptionnellement rapportée. Les lésions pelviennes peuvent apparaître en raison d’une LC diffuse ou disséminée, mais aussi après l’inoculation directe de la peau. La région pelvienne, couverte habituellement, est inaccessible au vecteur. Cependant, le pic d’activité crépusculaire de celui-ci et l’habitude de dormir nu peuvent expliquer l’émergence de cas de LC de la région pelvienne. Un traitement curatif s’avère parfois indispensable en cas de LC pelvienne, du fait du préjudice esthétique inhérent aux séquelles fibreuses parfois invalidantes surtout au niveau de la verge ou de la vulve. Le traitement par GIM ainsi que l’antibiothérapie ont permis une désinfiltration des lésions et une bonne évolution chez la majorité de nos malades.

Conclusion

Il semble n’y avoir aucune localisation à l’abri de la LC. Malgré sa rareté, la LC de la région pelvienne doit être évoquée devant toute lésion trainante surtout en zone endémique et ceci en vue d’une prise en charge précoce pour prévenir les séquelles inesthétiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Leishmaniose cutanée, Région génitale


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.444.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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