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Infection cutanée à Scedosporium apiospermum chez l’immunodéprimé - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.446 
E. Joly 1, , H. Cornille 1, C. Dauge 2, E. Anger 2, J. Bizet 3, S. Pédaillès 1
1 Dermatologie 
2 Anatomopathologie 
3 Microbiologie, CHIC, Alençon-Mamers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Scedosporium apiospermum est un champignon filamenteux cosmopolite principalement trouvé dans le sol, les matières organiques et les eaux polluées. Précédemment considéré comme étant extrêmement rare, S. apiospermum est de plus en plus signalé comme cause d’infections opportunistes chez l’immunodéprimé.

Observations

Un homme de 91 ans, traité par corticothérapie systémique pour une pseudopolyarthrite rhizomélique, était adressé aux urgences pour un érysipèle du membre supérieur droit avec fièvre et syndrome inflammatoire biologique et traité par amoxicicilline-acide clavulanique. Le patient rapportait l’apparition préalable d’un hématome spontané de l’avant-bras droit s’étant ulcéré secondairement. Trois lignes d’antibiothérapie étaient prescrites devant la mauvaise évolution clinique. À deux semaines, on constatait la présence de multiples pustules de l’avant-bras et du dos de la main droite, associées à des nodules sous-cutanés, des érosions et des ulcérations fibrineuses douloureuses Il n’y avait plus de fièvre, pas d’adénopathies axillaires ou d’autres symptômes. Trois prélèvements mycologiques cutanés, réalisés à plusieurs jours d’intervalle, et deux biopsies cutanées étaient positifs à un champignon filamenteux identifié par spectrométrie de masse comme S. apiospermum. L’histologie cutanée objectivait une inflammation granulomateuse avec des colorations au PAS et Grocott négatives. Les hémocultures étaient négatives, le scanner TAP et l’échographie cardiaque étaient normaux. Le diagnostic était celui d’une mycose cutanée à S. apiospermum traitée par voriconazole (dose initiale à 800mg puis 400mg/jour) pour plusieurs semaines. L’évolution clinique était rapidement favorable avec la cicatrisation complète du membre supérieur droit et l’absence de nouvelles lésions cutanées (Annexe A).

Discussion

Chez un immunodéprimé, l’évolution atypique d’un érysipèle avec un traitement bien conduit doit faire penser à une infection cutanée rare, dont font partie les mycoses émergentes à S. apiospermum. La multiplication des prélèvements cutanés afin d’obtenir un diagnostic précis et rapide est essentielle du fait du passage systémique de cet ascomycète avec une évolution souvent fatale. Le tableau clinique est trompeur et doit faire discuter d’autres infections opportunistes dont les mycoses. L’antifongique systémique le plus adapté est le voriconazole avec une activité démontrée sur S. apiospermum. Néanmoins, de plus amples études sont nécessaires pour définir la durée de traitement efficace (chez 107 patients, environ 50 % d’entre eux étaient guéris après 100jours de voriconazole, Troke, 2008). De plus, un suivi clinique reste important du fait de récidives fréquentes.

Conclusion

Nous rapportons une mycose cutanée isolée rare à S. apiospermum chez un patient immunodéprimé, avec une très bonne réponse clinique sous voriconazole.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunodépression, Mycose cutanée, Scedosporium apiospermum


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.446.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

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