Abcès cutané nécrotique à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) sécréteur d’une toxine de Panton-Valentine (PVL) compliqué d’une bactériémie et de localisations cutanées secondaires chez un homme séropositif pour le VIH - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Les infections à SARM sont un problème de santé publique. Initialement nosocomiales, le taux d’infections à SARM communautaire augmente depuis plusieurs années. Nous rapportons ici le cas d’un abcès à SARM PVL+compliqué d’une bactériémie chez un homme séropositif pour le VIH.
Observations |
Un homme de 70 ans, homosexuel, consultait pour un abcès inter-scapulaire et une lésion du 2e doigt de la main droite. Il était traité par Triumeq® pour une séropositivité ancienne pour le VIH (charge virale bien contrôlée, CD4>800/mm3). L’examen clinique mettait en évidence une hémodynamique correcte, une fébricule à 38°C, une lésion purulente et nécrotique dorsale de 5×6cm sur un placard inflammatoire de près de 20cm de diamètre avec présence de pustules en périphérie de la lésion, une pustule du 2e doigt de la main droite et de nombreuses pustules du scalp ; il n’existait pas de souffle cardiaque. Les examens paracliniques mettaient en évidence un syndrome inflammatoire biologique marqué, une hypogammaglobulinémie, un volumineux abcès au TDM en regard de C4–C5. Les prélèvements infectieux (hémocultures, prélèvement bactériologique de la lésion dorsale, d’une pustule périphérique et d’une du scalp et le prélèvement narinaire) étaient tous positifs à SARM PVL+ clone ST 30. Le traitement consistait en une antibiothérapie IV (piperacilline-tazobactam et vancomycine) et la mise à plat chirurgicale de l’abcès (Annexe A).
Discussion |
Nous rapportons un cas d’abcès à SARM PVL+clone ST 30 compliqué d’une bactériémie et de localisations cutanées secondaires chez un homme VIH+contrôlé. Les SARM peuvent être nosocomiaux ou communautaires (-C), la plupart des SARM-C étant PVL (-). Certains facteurs de risque d’infection à SARM-C sont identifiés, infection/portage du SARM chez des membres de la famille, dermatite atopique, infection par le VIH ou encore homosexualité. Notre patient présente 2 de ces facteurs. Il est également montré que les patients VIH+ ont un taux de colonisation nasale par les SARM-C plus important que les individus non infectés. Certains auteurs suggèrent une transmission sexuelle des SARM. Les manifestations cutanées des infections à SARM PLV+sont variées et peuvent être sévères localement mais les complications systémiques sont rares. Certaines particularités peuvent être notées dans ce cas-ci : sévérité de l’infection avec présence d’une bactériémie, souche ST 30 qui ne correspond pas au sérotype dominant en France (le ST 80). Celle-ci a probablement été contractée par le patient lorsqu’il travaillait en Océanie.
Conclusion |
La présence d’une toxine de PVL doit être notamment recherchée devant des infections cutanées sévères localement. Des complications systémiques sont possibles bien que rarement décrites dans la littérature.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Abcès, SARM, Toxine de Panton-Valentine
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.452. |
Vol 145 - N° 12S
P. S284 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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