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Un érythème migrant très chronique - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.464 
P. Berniolles , J. Fongue, M.-C. Koeppel, P. Berbis, E. Delaporte
 Dermatologie, CHU Nord, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’érythème migrant (EM) est le signe le plus constant et le plus caractéristique de la borréliose transmise par les tiques. Il est le plus souvent cliniquement typique et la sérologie n’a pas d’intérêt car rarement positive à ce stade.

Nous rapportons une observation originale par la durée d’évolution de l’EM.

Observation

Il s’agissait d’une femme de 58 ans consultant en janvier 2018 devant une macule érythémateuse asymptomatique annulaire circonférentielle du tiers proximal de la cuisse gauche. Cette lésion avait initialement été constatée par la patiente en juin 2017 au tiers distal de la cuisse. Elle signalait également depuis mars 2017 des arthralgies inflammatoires migratrices, traitées en rhumatologie par méthotrexate pendant 4 mois, sans efficacité.

Le bilan paraclinique montrait une hyperleucocytose à 16 G/L, une élévation de la VS à 53/96mm avec une CRP à 15mg/L, et une sérologie de Lyme positive en ELISA à 2 reprises en novembre 2017 et février 2018 avec western blot négatif : taux d’IgG respectivement à 11 UA/mL et 12,44 UA/mL (négatif<5 UA/L) et taux d’IgM à 186 UA/mL puis 190 UA/mL (négatif<2 UA/L).

Les bilans infectieux (sérologies des rickettsies, VHB, VHC, VIH, EBV, CMV et quantiféron), auto-immun (ACAN, FR, anticorps anti-CCP), radiologique (scanner TAP, radiographies et IRM des sacro-iliaques) et l’HLA B27 étaient négatifs.

La biopsie cutanée en bordure de la lésion montrait un épiderme non modifié avec un infiltrat péricapillaire dermique superficiel et profond.

La PCR Borrelia burgdorferi réalisée sur biopsie cutanée était négative.

Compte tenu de l’histoire clinique, le diagnostic de lipoatrophie semi-circulaire en phase précoce pouvait être écarté et nous retenions celui d’EM chronique. Une antibiothérapie par doxycyline 200mg/jour/3 semaines était alors prescrite et la disparition des signes cutanés et articulaires était observée en 4 et 8jours respectivement (Annexe A).

Discussion

L’EM débute quelques jours à quelques semaines après une morsure de tique par une macule érythémateuse centrée par la morsure. Il est en général unique, d’extension centrifuge progressive de quelques millimètres par jour avec éclaircissement central, donnant un aspect annulaire ou linéaire s’il concerne les membres.

L’érythème circonférentiel constaté en juin 2017 par notre patiente fait supposer une évolution sur plusieurs mois avec piqûre de tique de la jambe passée inaperçue plusieurs mois auparavant, ce qui peut expliquer l’apparition des arthralgies en mars 2017. En effet, les arthralgies peuvent être concomitantes de l’EM mais ne le précèdent jamais.

L’évolution prolongée d’un EM n’est sans doute pas exceptionnelle, mais elle est déroutante et mérite d’être connue des dermatologues de manière à éviter les errances diagnostiques.

Conclusion

Nous rapportons l’observation originale d’une patiente ayant présenté un EM d’évolution chronique sur plus d’un an, avec efficacité rapide d’une antibiothérapie par cyclines.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Érythème migrant, Lyme


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.464.


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Vol 145 - N° 12S

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