Dermatite collodionnée acquise compliquant une érythrodermie : un tableau clinique caractéristique de surinfection candidosique cutanée diffuse - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
La surinfection candidosique d’une érythrodermie est exceptionnelle et probablement méconnue. Nous en rapportons une observation.
Observation |
Une femme de 38 ans était suivie pour une érythrodermie sèche chronique stable évoluant depuis 10 mois dans le contexte d’un thymome malin et d’une myasthénie traitée par prednisone (0,5mg/kg). Elle consultait en urgence pour l’aggravation et la modification de l’aspect de l’érythrodermie depuis quelques jours, dans un contexte fébrile. L’examen attestait de larges plaques de squames blanchâtres et jaunâtres, épaisses et adhérentes, malodorantes, prédominant sur les faces postérieures et internes des membres inférieurs. Ces plaques étaient craquelées, fissuraires et érosives conférant un aspect collodionné. Il existait également une langue dépapillée couverte d’un enduit blanchâtre non adhérent associée à une chéilite angulaire. Aucune pustule cutanée n’était observée. Le reste de l’examen mettait en évidence une érythrodermie et une kératodermie palmoplantaire déjà connues. La CRP était à 68, les leucocytes à 14 800/mm3. L’analyse histologique avec coloration PAS d’une lésion squameuse notait la présence d’abondants filaments mycéliens envahissant la couche cornée. Le prélèvement mycologique cutané de squames isolait du Candida albicans faisant porter le diagnostic de surinfection candidosique cutanée diffuse. Un traitement général par fluconazole intraveineux et éconazole local en application biquotidienne permettait une régression de la dermite collodionnée en 1 semaine tandis que l’érythrodermie persistait inchangée (Annexe A).
Discussion |
La surinfection candidosique cutanée d’une érythrodermie n’a été rapportée que dans un cas jusqu’à présent. Comme dans notre cas, elle s’associait à un thymome, affection classiquement prédisposant au risque de candidose cutanéomuqueuse chronique. Les signes cliniques sont caractérisés par une modification de l’érythrodermie avec développement surajouté d’une dermatite de type collodionnée, érosive et malodorante superposable à celle observée au cours de la dermatite fungique invasive du prématuré. L’absence de lésion pustuleuse est constante et peut égarer le diagnostic. La reconnaissance précoce de cette complication infectieuse autorise la mise en route immédiate d’un traitement antifungique systémique probabiliste, évitant l’application inadaptée de dermocorticoïdes ou d’antibactériens topiques, tandis que le diagnostic de certitude est apporté par l’histologie et la culture mycologique cutanée.
Conclusion |
La surinfection candidosique cutanée d’une érythrodermie est exceptionnelle et sa présentation clinique dermatologique évocatrice.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Candidose, Dermatite collodionnée, Érythrodermie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.465. |
Vol 145 - N° 12S
P. S290-S291 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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