Les greffes cutanées sont des gestes simples qui peuvent être réalisés sous anesthésie locale (AL) et présentant peu de contre indication. Les résultats à long terme sont peu connus et nous présentons les résultats d’une série de patients greffés avec suivi prolongé d’un an minimum.

Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective réalisée au CHU de Rouen. Les patients ayant une greffe cutanée sous AL entre décembre 2014 et mai 2017 étaient inclus afin d’avoir un suivi d’un an minimum. Les patients avec un suivi inférieur à 1 an étaient exclus.

Les greffes cutanées étaient réalisées dans le service de dermatologie du CHU de Rouen.

Les patients étaient hospitalisés 5jours minimum pour immobilisation stricte et réalisation du 1^er pansement.

L’objectif principal de l’étude était d’évaluer le taux de cicatrisation complète (100 %) à 1 an.

Cinquante et un patients ont eu une greffe cutanée sous AL de décembre 2014 à mai 2017. Sept patients avec un suivi inférieur à 1 an ont été exclus.

Quarante-quatre patients étaient analysés, avec un sex-ratio à 1,2. L’âge moyen était de 69,8 ans (min=42,3 ; max=94,5), le suivi moyen de 23,1 mois et la taille moyenne des lésions de 50,4 cm². Les indications des greffes cutanées étaient pour 34 % (15/44) des cas une artériopathie, 25 % (11/44) une angiodermite nécrosante (AN), 13,6 % (6/44) une insuffisance veineuse, 11,4 % (5/44) une origine post-traumatique et 15,9 % (7/44) d’autres indications (brûlure, escarre, lichen, etc.).

Le taux global de cicatrisation complète à 1 an était de 65,9 % (29/44 patients).

Selon les étiologies, la cicatrisation était complète à 1 an de 33,3 % pour les artériopathies, 81,8 % pour les angiodermites nécrosantes, 83,3 % pour les insuffisances veineuses et 100 % dans les post-traumatiques.

Le taux de cicatrisation complète initiale à 2 mois était de 77,3 % (34/44 patients). Parmi ces 34 patients, 29 avaient maintenu une cicatrisation à 1 an (85,3 %) (Annexe A).

Le taux de cicatrisation complète à 1 an des greffes cutanées est de 65,9 %. L’enjeu est d’obtenir une cicatrisation initiale car 85,3 % des patients maintiennent la cicatrisation de manière prolongée.

Les patients avec artériopathie semblent être ceux chez qui la cicatrisation de la greffe cutanée est la moins durable.

Les gestes de revascularisation doivent donc être réalisés avant la greffe cutanée afin d’obtenir un meilleur résultat initial et au long cours.

Dans notre série de patients ayant eu une greffe cutanée sous anesthésie locale, 65,9 % présentent une cicatrisation complète à 1 an. Nous soulignons l’importance d’obtenir une cicatrisation initiale car 85 % des patients resteront cicatrisés à long terme.