Facteurs influençant la décision des parents de vacciner leur fille par Gardasil® - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le Gardasil® est un vaccin quadrivalent contre HPV6, 11, 16 et 18 ayant l’AMM depuis 2007 dans la prévention des cancers du col HPV-induit et des condylomes. Cette vaccination en France ne concerne que les jeunes filles (F) jusqu’à 19 ans et le taux de couverture en France reste très faible (30 %). Le but de ce travail était de déterminer les facteurs influençant les parents dans la décision de vacciner ou non leur F par Gardasil®.
Matériel et méthodes |
Étude prospective observationnelle descriptive par auto-questionnaires (un pour les parents, un pour les F) distribués entre le 15.09.2017 et le 30.12.2017. Les F âgées de 18 à 23 ans renvoyant les deux questionnaires étaient incluses dans l’étude. Le questionnaire « parents » étudiait les données épidémiologiques, le suivi gynécologique des mères, la perception du vaccin anti-HPV et le recueil des éléments décisifs à la vaccination. Le questionnaire des F en plus des données épidémiologiques et du statut de vaccination recueillait les caractéristiques socioprofessionnelles et leur suivi médical.
Résultats |
Deux cent vingt-neuf questionnaires complets ont été recueillis et 159 inclus dans l’analyse (Annexe A). Les mères sans emploi avaient tendance à avoir des F moins vaccinées (18 %) à l’inverse des cadres et artisans-commerçants (27 et 16 % de F vaccinées respectivement p<0,005). Les mères ayant un suivi gynécologique régulier ou un antécédent d’infection à HPV personnel ou familial avaient des F vaccinées (FV) (94,7 % vs 64,6 % et 26 % vs 6,1 %, p<0,005). La majorité des parents ayant des FV avaient reçu des informations des professionnels de santé (80 %) contre 25,5 % chez les non-vaccinées (FNV) (p=0,014). Les médias étaient présentés comme une source d’information chez 45,8 % des parents de FNV contre 6,1 % des FV (p<0,001). Les médias avaient convaincu les parents de ne pas faire vacciner leur F dans 29,3 % des cas et avaient a contrario convaincu les parents de faire vacciner leur F dans 11,7 % des cas. Les parents des FV trouvaient le vaccin efficace, inoffensif et important de manière plus importante que les parents des FNV. Cinquante-deux pour cent des parents de FNV trouvaient que l’âge de la vaccination était un problème (vs 15 % des parents de FV, p<0,001). Les FV avaient par ailleurs un suivi gynécologique plus important que les FNV et en avaient également parlé de manière plus fréquente avec leurs familles et amis (65 % vs 56 %, p=0,017), les professionnels de santé (57 % vs 34 %, p=0,001).
Discussion |
Les FV ont des parents de niveau socio-économique plus élevé, un meilleur suivi médical et sont plus sensibles au discours de prévention. La presse et les médias sont également une source d’information pour les parents mais conduisant majoritairement à ne pas faire vacciner leur F.
Conclusion |
Les professionnels de santé ont un rôle majeur dans la promotion de la vaccination anti-HPV chez les parents et les F. Les médias ont un discours contradictoire, source de confusion et de non-vaccination.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : HPV, Vaccination
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.066. |
Vol 145 - N° 12S
P. S82 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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