Le soi et le non soi comme problème phénoménologique posé à l’expérience psychiatrique - 30/01/19
Self and non-self as a phenomenological issue for psychiatric experience

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Résumé |
Objectifs |
Soi et non soi sont indissociables. Nous ne pouvons pas considérer le problème du soi comme s’il était une entité séparée des autres et du monde.
Méthodes |
Mettre entre parenthèses la question de la commensurabilité des disciplines permet de faire des ponts en les comprenant dans le monde de la vie. La phénoménologie situe constitution et maintien du soi à l’interface avec le non soi, depuis le soi biologique, ou Endon, jusqu’au soi narratif et incarné de la Daseinsanalyse.
Résultats |
Le soi est ancré affectivement dans le recoupement du corps porteur et du corps en apparition. Sa positionnalité est excentrique. L’action psychothérapique vise le soi par la parole mais aussi son ancrage corporel. Un courant de la phénoménologie psychiatrique s’attache à décrire la schizophrénie comme trouble primaire du sens de soi, à son niveau basique, préréflexif : Parnas, Sass et Bovet explorent la notion, critiquable philosophiquement mais pertinente cliniquement de soi minimal (ipséité), en lien avec une conscience de soi excessive (hyper-réflexivité). D’autres perspectives, critiques et plus existentielles, rappellent que le concept d’ipséité est aussi rattaché à l’espace intersubjectif, au temps et à l’affectivité.
Discussion |
On ne peut se saisir soi-même en se différenciant du non soi autrement que par de multiples récits de soi, posant conjointement les questions de l’identité, de la liberté et de l’autonomie, de la lutte pour la reconnaissance.
Conclusion |
Le soi est à double face – soi et on à la fois, suivant la dialectique ipséité et mêmeté et conduisant à l’opposition clinique de deux pôles : mélancolique et schizophrénique. On peut en extraire une typologie du soi rattachant l’action thérapeutique à la compréhension du monde de la vie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
Self cannot be dissociated from non-self. We cannot consider the problem of self as if it were an entity separate from others and from the world.
Method |
If we set aside the issue of the commensurability of disciplines, it is then possible to construct bridges to understand them within the life-world. Phenomenology places the constitution and the maintenance of self at the interface with non-self, extending from the biological self, or Endon, to the narrative self found in the Daseinsanalyse.
Results |
The self is emotionally anchored at the intersection between the actual body and the appearing body. Its positioning is off-center. Psychotherapeutic action targets the self by language and also by its bodily anchoring. There is a trend in psychiatric phenomenology that attempts to describe schizophrenia as a primary disorder of the sense of self, at a basic, pre-reflexive level: Parnas, Sas and Bovet explore the notion of the minimal self (ipseity), linked to excessive self-consciousness (hyper-reflexivity), however questionable this may be from a philosophical perspective, yet relevant from a clinical perspective. Other perspectives, more critical and more existential, recall that the concept of ipseity also belongs to the inter-subjective space, to time and to affectivity.
Discussion |
The only way to capture one's self, differentiating it from non-self, is to resort to many different narratives of self that together raise the issues of identity, freedom, autonomy and the quest for recognition.
Conclusions |
Self is indeed double-sided, both self and “one”, according to the dialectics of ipseity and mêmeté and leading to the clinical opposition between two poles, namely melancholy and schizophrenia. Hence there could be a typology of the self, linking therapeutic action to an understanding of the life-world.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychiatrie, Phénoménologie, Daseinsanalyse, Schizophrénie, Self, Non-self, EASE, Typologie
Keywords : Psychiatry, Phenomenology, Daseinsanalysis, Schizophrenia, Self, Non-self, EASE, Typology
Plan
☆ | Toute référence à cet article doit porter mention : Naudin J, Cermolacce M, Belzeaux R, Martin B, Degrandi M. Le soi et le non soi comme problème phénoménologique posé à l’expérience psychiatrique. Evol psychiatr 2019;84(1): pages (pour la version papier) ou URL [date de consultation] (pour la version électronique). |
Vol 84 - N° 1
P. 103-112 - janvier 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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