Cohorte Elfe et services de Protection maternelle et infantile. Le bilan de santé de 4 ans : pour qui, pour quoi ? - 04/02/19
Résumé |
Introduction |
Les services départementaux de Protection maternelle et Infantile (PMI) ont pour mission d’organiser depuis plus de 25 ans un bilan de santé en école maternelle (BSEM) pour tous les enfants âgés de 4 ans. Conçu pour le dépistage d’anomalies à un âge où la prise en charge améliore significativement le pronostic, le BSEM permet diverses recommandations et orientations (ophtalmo, médecin traitant…). Le suivi des enfants nés en 2011, et inclus dans la cohorte de naissance nationale Elfe, offre la première opportunité d’ampleur nationale pour décrire les résultats du BSEM et en évaluer l’impact.
Méthode |
L’équipe coordinatrice de la cohorte Elfe a donc impulsé un projet avec 30 services de PMI départementaux volontaires et conçu une enquête « BSEM Elfe-PMI » pour la totalité des enfants nés l’un des 25jours de naissance Elfe 2011 et scolarisés en petite (PS) ou moyenne section (MS) de maternelle en 2014-2016. Des données de cadrage générales hors enquête ont également été collectées auprès des départements.
Résultats |
Ces données de cadrage mettent en évidence des modalités très variées d’organisation des BSEM : si globalement 81,1 % des enfants scolarisés bénéficient d’au moins un dépistage, cette proportion varie selon les territoires de 51 % à 100 %. De même, alors que globalement 17,2 % des enfants bénéficient d’un examen médical, la proportion varie de 1 % à 74 %. Le choix des dépistages réalisés, les éléments déclencheurs d’un examen médical, la présence des parents sont des éléments qui varient fortement. Neuf parents sur 10 ont accepté la transmission des données de santé de leur enfant et l’enquête elle-même rassemble les informations sur 9939 enfants. Agés de 4 ans 1 mois [3 ans 7 mois ; 4 ans 6 mois], scolarisés en PS (39,6 %) ou MS (60,3 %), 3124 (31,4 %) d’entre eux sont suivis par la cohorte Elfe, offrant ainsi la possibilité d’analyses longitudinales. La complétude générale du recueil varie de 97,5 % pour le dépistage visuel à 40,9 % pour l’examen clinique. Les parents sont présents à l’examen pour 58 % des enfants, avec une variation de 1,7 % à 96,7 %. L’examen en présence des parents est plus complet, et cette modalité de réalisation ne semble pas liée aux problématiques de santé de l’enfant mais dépendante de l’organisation. Globalement, 40,3 % des enfants ont au moins un vaccin à mettre à jour (avec hépatite B), plus de 10 % sont en surpoids, 35 % bénéficient d’un conseil d’orientation santé, 13,3 % d’un conseil d’orientation développement, langage ou psychologique. Au sein de la cohorte Elfe, nous observons que les enfants des grandes aires urbaines, ceux non couverts par une couverture maladie complémentaire, ceux élevés par une mère seule ou en dehors de l’emploi ont moins bénéficié du BSEM.
Conclusion |
L’importance des anomalies de santé détectées, leur gradient social et les inégalités d’accès observées imposent une réflexion nationale pour conforter le BSEM légalement universel.
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Vol 67 - N° S1
P. S44 - février 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.