Variations territoriales de la prévalence de l’hypertension artérielle en France en 2013–2014, estimations d’une étude transversale des données de la cohorte CONSTANCES - 04/02/19
Résumé |
Introduction |
En France, d’importantes variations territoriales ont été rapportées concernant la fréquence des maladies rénales chroniques ou cardio-vasculaires, maladies qui partagent l’hypertension artérielle (HTA) comme facteur de risque. Les objectifs sont d’identifier les variations territoriales de prévalence de l’HTA en France puis d’explorer la contribution des caractéristiques comportementales et socioéconomiques à ces variations.
Méthodes |
CONSTANCES est une cohorte d’adultes âgés de 18 à 69 ans recrutés dans 16 Centres d’examen de santé de 16 départements répartis sur le territoire français. Les données de mode de vie ont été collectées par auto-questionnaire. La pression artérielle a été mesurée selon un protocole opératoire standardisé. L’HTA a été définie par une mesure de pression artérielle supérieure à 140/90mmHg et/ou la consommation des médicaments antihypertenseurs, obtenue grâce à l’appariement aux données nationales de remboursement de l’Assurance maladie. Les analyses ont été stratifiées par sexe. Des modèles de régression logistique multi-niveau ont été utilisés pour estimer les variations de prévalence de l’HTA entre centres avant et après ajustement sur des variables comportementales et socioéconomiques individuelles ainsi que contextuelles.
Résultats/Discussion |
Au total, 33 665 individus (52,5 % de femmes) recrutés en 2013–2014 ont été inclus. L’âge moyen était de 48,8±12,9 ans chez les hommes et 47,3±13,0 ans chez les femmes. Parmi eux, 10 285 ont été classés hypertendus, soit une prévalence brute de l’HTA de 30,6 %. La prévalence standardisée sur l’âge (référence : France 2014) était de 27,1 % [IC95 %=26,6–27,7 %], plus élevée chez les hommes (33,7 % [IC95 %=32,8–34,6 %]) que chez les femmes (20,8 % [IC95 %=20,1–21,4 %]). Des différences marquées ont été observées entre départements. Le centre de Lille présentait la prévalence la plus élevée chez les hommes (48,6 % [IC95 %=44,5–52,6 %]) comme chez les femmes (28,3 % [IC95 %=25,6–31,1 %]) et dans toutes les classes d’âge. La prévalence la plus faible était retrouvée dans le centre de Paris pour les hommes (26,0 % [IC95 %=24,2–27,9 %]) et dans celui de Saint-Brieuc pour les femmes (16,5 % [IC95 %=14,5–18,4 %]). La prise en compte de l’indice de masse corporelle réduisait la variation inter-centres de prévalence de l’HTA de 19 % et 27 % chez les hommes et les femmes respectivement ; celle du niveau d’éducation, de 9 % et 10 %, et celle de l’indicateur contextuel de défaveur sociale FDep, de 15,5 % et 17 %. La réduction de variation lorsque tous ces paramètres étaient pris en compte était égale à 27 % chez les hommes et 29 % chez les femmes.
La prévalence de l’HTA diffère sensiblement entre centres. Le gradient nord-est-sud observé est en accord avec les résultats de la précédente étude française MONICA. Les facteurs de risque comportementaux et socioéconomiques expliquent près d’un tiers de l’étendue des variations de prévalence de l’HTA entre centres.
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Vol 67 - N° S1
P. S51 - février 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.