La rage humaine constitue un problème majeur de santé publique dans de nombreux pays d’Afrique, et notamment en Côte d’Ivoire. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence des connaissances de la rage humaine des patients sur l’observance de la prophylaxie post-exposition.

Nous avons mené une étude transversale à visée descriptive et analytique de septembre 2014 à mai 2015 au centre antirabique d’Abidjan, Treichville. Après avoir donné leur consentement, ont été interrogés, les patients venus dans le cadre d’une première consultation et qui ont donné un numéro de téléphone mobile disponible pour le rappel de rendez-vous après l’abandon ou le non-démarrage de la prophylaxie post-exposition. La saisie et l’analyse des données ont été réalisées à l’aide du Logiciel Epi Info version 3.5.3. Les tests statistiques utilisés étaient le test Khi² de Pearson et le test exact de Fisher avec un seuil de significativité de 5 %.

Au total, 744 patients ont été interrogés. Les hommes représentaient la majorité (58,2 %) des personnes enquêtées, avec un sexe ratio (H/F) de 1,7. La moyenne d’âge des patients était de 24,55 (±17,3) ans. L’analyse a montré que 42,6 % (317/744) des sujets interviewés avaient entendu parler de la rage humaine. Cependant, le fait d’avoir entendu parler de la rage humaine n’influençait pas l’observance de la PPE (p>0,05). Néanmoins, les sujets connaissant l’agitation comme signe de la rage humaine ont plus complété leur schéma de prophylaxie post-exposition que ceux qui l’ignoraient (ORa=0,4343 ; IC95 %=[0,204–0,925]) alors que les sujets connaissant la morsure comme mode de transmission ont moins poursuivi à terme leur PPE que ceux qui ne connaissaient pas cette relation (ORa=8,544 ; IC95 %=[1,002–72,869]).

Les principaux facteurs identifiés dans cette étude qui avaient une influence sur l’observance de la prophylaxie post-exposition étaient la connaissance de la manifestation de la rage humaine (signe d’agitation) et celle du mode de transmission de cette maladie (morsure d’animal). En vue d’une meilleure prévention contre la rage humaine, il convient d’informer, d’éduquer et de sensibiliser les populations rurales et urbaines contre cette maladie à 100 % mortelle, mais évitable par la vaccination.

Human rabies is a major public health problem in many African countries, including Ivory Coast. The objective of this study was to evaluate the influence of human rabies knowledge on compliance with post-exposure prophylaxis.

We conducted a descriptive and analytical cross-sectional study from September 2014 to May 2015 at the Abidjan Rabid Center, Treichville. After having given their consent, were interviewed, patients who came for a first consultation and who gave a mobile phone number available for the appointment reminder after abandoning or not starting the post-exposure prophylaxis. Data were processed with Epi Info version 3.5.3. Pearson's chi-square test and Fisher's exact test were used for statistical analysis with a significance level of 5%.

A total of 744 patients were interviewed. Men accounted for the majority (58.2%) of those surveyed, with a sex ratio (M/F) of 1.7. The average age of patients was 24.55 (±17.3) years. The analysis showed that 42.6% (317/744) of the interviewees had heard of human rabies. However, having heard of human rabies did not influence adherence to post-exposure prophylaxis (P>0.05). Nevertheless, the post-exposure prophylaxis regimen was completed more often by subjects who knew that agitation is a sign of rabies than those who did not (ORa=0.4343, 95%CI=[0.204–0.925]). Subjects knowledgeable about disease transmission (animal bites) were less likely to continue their post-exposure prophylaxis than those unaware of this relationship (ORa=8.544, 95%CI=[1.002–72.869]).

The main factors identified in this study that influenced the observance of post-exposure prophylaxis were knowledge of the manifestation of human rabies (signs of agitation) and of the mode of transmission of this disease (animal bites). With a view for better prevention against human rabies, rural and urban populations should be informed, educated and sensitized about this 100% life-threatening but vaccination-preventable disease.