L’incarcération des patients suivis en psychiatrie - 14/02/19
Résumé |
Introduction |
Les études sur les personnes entrant en prison font état d’une prévalence de troubles mentaux beaucoup plus élevée qu’en population générale.
Méthodes |
Nous avons recherché dans les bases du RimP la part des 25 029 personnes suivies en psychiatrie qui étaient ensuite retrouvées par les Dispositifs de soins psychiatriques en milieu carcéral à l’occasion de l’entretien systématique d’entrée en prison, dans un territoire où le même Établissement de santé mentale (EPSM) avait en charge les patients en population générale et carcérale. À partir du numéro-patient attribué par l’EPSM, une analyse de survie (Kaplan-Meier) a été utilisée pour calculer la probabilité d’incarcération, 6, 12 et 18 mois après la première date de soins.
Résultats |
Les probabilités cumulées d’incarcération étaient à six mois de 0,27 % (IC 95 % 0,24–0,31 %), à 12 mois de 0,45 % (IC 95 % 0,40–0,49 %) et à 18 mois de 0,55 % (IC 95 % 0,50–0,60 %). Le sexe masculin, le jeune âge, les antécédents d’incarcération et d’hospitalisation psychiatrique, la faible intensité du suivi psychiatrique et un diagnostic de troubles de la personnalité et du comportement (F6-CIM10) étaient significativement associés à des probabilités plus élevées d’incarcération dans les analyses de survie bivariées. Le modèle de Cox confirmait l’effet du sexe, de l’âge, des antécédents d’incarcération, du diagnostic F6, alors qu’un suivi ambulatoire soutenu minorait le risque étudié.
Discussion/Conclusion |
Cette étude ne permet pas de décrire les personnes présentant des troubles mentaux non prises en charge, susceptibles de commettre plus fréquemment des délits ou crimes, ou l’étant dans d’autres segments de l’offre de soins (médecine libérale, psychologues privés…). La probabilité d’incarcération à 12 mois (0,45 % dans notre étude) est très supérieure au taux d’incarcération de la population vivant en France (0,10 % en 2018). La généralisation de l’étude nécessite l’attribution d’un numéro anonyme d’identification à l’ensemble des patients suivis en service de psychiatrie. Elle permettrait de disposer d’un indicateur permanent des politiques publiques en santé mentale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Incarcération, Psychiatrie, Hauts-de-France, Dispositifs de soins psychiatriques, Troubles mentaux
Plan
Vol 67 - N° S2
P. S109 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.