La fibrillation atriale (FA) constitue le principal trouble du rythme cardiaque et expose notamment à un sur-risque d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance cardiaque. L’incidence nationale de cette pathologie reste peu décrite en France. L’objectif de cette étude était d’estimer l’incidence de la FA traitée par anticoagulants oraux (ACO) et ses évolutions entre 2010 et 2016 à partir du système national des données de santé (SNDS).

Pour chaque année, les patients âgés de 20 ans ou plus avec une première délivrance d’ACO ont été sélectionnés. Le traitement par ACO n’étant pas spécifique de la FA, une procédure d’identification des patients avec une FA en deux étapes a été mise en œuvre. Une étape déterministe considérerait comme des FA les patients comptant une hospitalisation, une ALD ou une procédure spécifique. La seconde étape, probabiliste, a utilisé un modèle logistique afin d’estimer la probabilité, pour les patients non identifiés à la première étape, d’être traités pour une indication de FA. Le modèle a été construit à partir des caractéristiques démographiques, des remboursements d’anti-arythmiques et d’antihypertenseurs, des examens diagnostiques, des dosages biologiques et des hospitalisations.

En 2016, parmi les 421 453 patients ayant eu une première délivrance d’ACO, on estime à 210 131 ceux traités pour une FA dont 46 % de femmes et 17 % des patients <65 ans. Le taux standardisé s’élevait 400/100,000 habitants. Près de 19 % des patients avaient un antécédent d’insuffisance cardiaque aiguë, 7 % un antécédent d’AVC ; 77 % étaient également traités pour hypertension artérielle. L’incidence a augmenté de plus de 30 % quels que soient le sexe et l’âge entre 2010 et 2016. D’importantes disparités départementales ont été observées, avec des incidences plus élevées dans les Hauts-de-France et en Nouvelle-Aquitaine.

Ces premières estimations nationales de l’incidence de la FA traitée par ACO montrent une augmentation importante entre 2010 et 2016. Cette augmentation est principalement liée à l’introduction des nouveaux anticoagulants qui ont permis un élargissement des indications de traitement.