Notre objectif est d’identifier les marqueurs précoces basés sur les troubles du sommeil et/ou les déficits neuropsychologiques associés à l’apparition de plaintes isolées de mémoire ou de troubles cognitifs légers liés au vieillissement.

Des patients ayant des plaintes isolées de mémoire ou des troubles cognitifs légers ont été recrutés au sein de la cohorte MEMENTO suivie par le CMRR de Bordeaux, et appariés avec des témoins n’ayant aucune plainte mnésique. La macro-architecture du sommeil des PSG nocturnes consécutives, les troubles du sommeil (SAOS, insomnie, MPS), les scores aux échelles subjectives du sommeil ainsi qu’à une batterie de 11 tests neuropsychologiques évaluant l’attention et les fonctions exécutives ont été examinés.

29 patients (21 femmes, âge=71±7 ans) et 29 témoins ont été enregistrés. Après ajustement sur l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, l’indice de masse corporel et les médicaments consommés, les régressions logistiques démontrent que les erreurs d’omission à un test de vigilance (odds ratio (OR) 95 % IC, 1,18 [1,04–1,35], p<0,05) ainsi que la diminution de la vitesse de traitement à un test d’attention visuelle (OR 1,07 [1,001–1,15], p<0,05) et au test des codes de Wechsler (OR 0,93 [0,88–0,99], p<0,05) sont associées à des troubles cognitifs précoces chez les patients âgés.

Ni l’architecture du sommeil, ni les troubles du sommeil ne différencient les deux groupes. En revanche, une altération des processus cognitifs de vigilance et de vitesse de traitement contribue aux déficits cognitifs associés aux plaintes isolées de mémoire ou aux troubles cognitifs légers liés au vieillissement.