L’exposition à un cycle irrégulier de lumière, e.g. en travail posté, est responsable d’altérations de la mémoire. Selon une étude récente, les déficits mnésiques de souris exposées à un cycle ultradien (CU) de lumière non aligné sur 24h seraient liés à un effet direct de la lumière. Notre objectif est de vérifier si un CU de lumière influence la mémoire via un effet direct et/ou un effet sur le rythme circadien et le sommeil.

Chez la Souris, l’influence sur le sommeil d’un cycle de 3,5h de lumière/3,5h d’obscurité (T7) est évaluée par des analyses quantitatives (durée totale, organisation circadienne) et qualitatives (analyse spectrale des ondes delta) de tracés EEG. Un test de nouveauté spatiale en T-maze effectué avant et après l’exposition au cycle T7 permet d’évaluer les performances mnésiques.

Le cycle T7 induit une diminution de la puissance des ondes delta et un allongement de la période circadienne aboutissant à une opposition de phase du rythme circadien de sommeil après 2 semaines d’exposition à ce paradigme. La mémoire spatiale des animaux est altérée lorsque les souris sont testées à la même heure après et avant le T7 (donc en opposition de phase) mais pas chez les animaux testés à la même phase (12h plus tard).

L’exposition à un CU de lumière et son effet sur l’homéostat de sommeil ne semblent donc pas affecter directement la mémoire spatiale. Par contre, le décalage de phase du sommeil serait à l’origine de l’altération mnésique. Ces résultats sont importants pour comprendre les déficits cognitifs de sujets exposés à des cycles irréguliers de lumière.