Quand les vêtements demeurent la seule matrice disponible… - 20/02/19
When clothing remains the only available matrix…
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Lors de l’analyse toxicologique de certaines expertises médicolégales, dans de rares cas, aucun milieu biologique conventionnel n’est disponible en post-mortem et seuls les vêtements peuvent être utilisés. Nous présentons le cas d’un squelette retrouvé partiellement dévêtu sous une dalle de béton. Le magistrat ayant refusé l’analyse des restes osseux, les vêtements ont été transmis au laboratoire pour expertise toxicologique. Les scellés contenaient un blouson, un reste de pantalon avec une ceinture et deux morceaux de tissu non identifiés. Des pièces de 3×3cm ont été découpées au niveau des zones susceptibles d’avoir été en contact avec le revêtement cutané ou les fluides corporels : une au niveau du col de la veste, deux au niveau de la braguette du pantalon, une au niveau de l’entre-jambe. Enfin, trois pièces ont été découpées dans les morceaux de tissu non identifiés. Un screening est effectué par UPLC-MS/MS après extraction liquide-liquide en milieu alcalin. Les analyses ont montré la présence de tiapride, venlafaxine et tramadol au niveau du col de la veste, et de tiapride et tramadol au niveau de la braguette. L’analyse des autres pièces de tissus s’est avérée négative. Selon les informations recueillies par les enquêteurs, la victime ne suivait pas de traitement particulier et les molécules identifiées pourraient avoir contribué au décès. En conclusion, dans le cas présent, l’analyse des vêtements a permis de documenter une absorption ante-mortem de médicaments psychoactifs. Le screening réalisé dans les pièces de tissu peut donc permettre, lorsqu’aucun autre milieu biologique n’est disponible, de recueillir des informations nécessaires au bon déroulement de l’enquête, et les textiles peuvent être considérés comme une matrice alternative.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
During toxicological analysis, in some rare cases, no biological specimen conventionally used in post-mortem analysis is available and only clothes can be used. We present the case of a skeleton found partially undressed under a concrete slab. As the magistrate refused that the toxicological analysis be carried out on bone remains, clothes were sent to the laboratory for toxicological expertise. The seal contained a jacket, a pant and two unidentified pieces of fabric. Seven 3×3cm pieces were cut in the areas that could have been in contact with the skin or biological fluids: one at the collar of the jacket, two at the trouser fly, one at the trouser crotch and three in the unidentified pieces of fabric. All samples were submitted to UPLC-MS analysis after direct injection of the methanolic extract. The screening showed the presence of tiapride, venlafaxine and tramadol in the collar of the jacket, of tiapride and tramadol in the area of the trouser fly. No substance was found in the other samples. According to the officers leading the investigation, the victim was not under treatment and the identified psychoactive drugs could have contributed to death. In this case, clothing analysis allowed to document an antemortem intake of psychoactive drugs. In conclusion, clothing analysis may allow, when no other biological specimen is available, to collect information necessary for the investigation and clothing can therefore be considered as an alternative matrix.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Analyse des vêtements, Matrice alternative, Screening
Keywords : Clothing analysis, Alternative matrix, Screening
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