En France, la proportion d’enfants nés après assistance médicale à la procréation (AMP) s’élevait à 3,1 % des naissances en 2015. Le suivi de la santé de ces enfants représente un enjeu majeur de santé publique puisque les premières études portant sur le suivi des nourrissons, publiées au début des années 2000, rapportent des complications périnatales (prématurité, hypotrophie et mortalité néonatale) accrues et une augmentation du risque d’anomalies congénitales (système cardiovasculaire, métabolique ou uro-génital) par rapport aux enfants conçus naturellement. Une revue de la littérature concernant le suivi des 1^res générations d’enfants nés après AMP est présentée dans cet article. L’interprétation des données publiées demande la plus grande vigilance en raison de nombreux facteurs confondants, au premier rang desquels figurent les grossesses multiples. Il existe une augmentation du poids à la naissance après transfert d’embryon congelé par rapport au transfert frais, une augmentation des maladies épigénétiques et de certaines tumeurs solides parmi les enfants conçus par AMP, quelle que soit la technique FIV ou ICSI. Toutefois, les risques absolus restent modérés et la prévalence de ces pathologies faible. Après ajustement sur les facteurs confondants, les données sont rassurantes avec un développement staturo-pondéral, cognitif et psychomoteur équivalent à ceux d’enfants conçus naturellement. Il semblerait que la survenue des pathologies chroniques à l’âge adulte peut être attribuée à une origine embryo-foetale de l’individu. D’où la nécessité d’un suivi à long terme de ces enfants, encore trop peu étudié, ainsi que l’investigation des causes de ces observations. Dans ce contexte, l’information des couples débutant une prise en charge en AMP sur les risques pour l’enfant à naÎtre doit être une préoccupation majeure.

In 2015, the proportion of children born after assisted reproductive therapy (ART) reached 3.1 % of births in France. Monitoring the health of these children represents a major public health issue since the first studies of children born as a result of IVF treatment, published in the early 2 000’s, reported increased perinatal complications (prematurity, hypotrophy and neonatal mortality) and increased risk of congenital abnormalities (cardiovascular, metabolic or urogenital) compared to naturally conceived children. This study presents a review of the literature concerning the follow-up of 1^st generations born after ART. The interpretation of literature data requires the greatest vigilance due to many confounding factors, first of all regarding multiple pregnancies outcomes. An increased in birth weight after frozen embryo transfer compared to fresh transfer, an increase incidence in epigenetic diseases and some solid tumors are reported among newborns conceived by ART, regardless of the technique. However, the absolute risks remain moderate and the prevalence of these pathologies is low. After adjusting for the confounding factors, the data are reassuring with a cognitive and psychomotor development equivalent to those of children conceived naturally. It seems that the occurrence of chronic diseases in adulthood can be attributed to an embryo-fetal origin. Hence the need for further long-term follow-up studies of these children, still too few, as well as the investigation of the causes of these observations (context of parental infertility, clinical or biological procedures). In this configuration counseling of couples prior to embarking on an IVF treatment cycle regarding the risks for the unborn child must be a major concern.