Intérêt de la prescription de memantine dans le traitement symptomatique de la maladie d’alzheimer - 28/02/19
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Résumé |
Introduction |
À l’hôpital gériatrique Dupuytren, la mémantine est fréquemment prescrite dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.
Cependant, son indication est majoritairement hors AMM, pour le contrôle de symptômes se déclarant chez ces patients déments, et non pour l’amélioration des fonctions cognitives.
Dans le contexte actuel de déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, nous avons souhaité faire le point sur la prescription de mémantine, sa place dans la prise en charge des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ainsi que son indication précise, et son efficacité sur les symptômes des patients.
Matériels et méthode |
Enquête menée sur 4 mois, à l’aide des logiciels GENOIS pour l’identification des patients traités par mémantine, et ORBIS pour les données médicales dont l’indication (Diagnostic établi de maladie d’Alzheimer, agitation, agressivité, opposition aux soins), les modalités d’instauration (1re ou 2e intention), et d’entretien (monothérapie ou bithérapie), l’efficacité du traitement estimée par les cliniciens (patient stabilisé, pas de modification ou d’arrêt du traitement) et enfin, les causes d’arrêt.
Résultats et discussion |
Sur 166 dossiers, 146 patients étaient traités par mémantine dans le cadre d’une démence liée à la maladie d’Alzheimer (diagnostic établi, avec bilan cognitif et score MMSE) ; nous n’avions pas d’informations pour les 20 derniers patients.
Sur ces 146 patients, la prescription de mémantine était hors AMM dans 70 % des cas, afin de contrôler l’agressivité physique (52 patients), une agitation persistante et importante (21 patients), une opposition aux soins (30 patients).
Le traitement était initié en 1re intention pour 67 patients et en 2e intention pour 36 patients (27 après un traitement par un neuroleptique, 9 après un autre traitement anti-Alzheimer).
Chez les patients avec une prescription hors AMM (n=103), 64 étaient en monothérapie, 39 étaient traités en bithérapie en association avec un neuroleptique. Le traitement a été arrêté chez 30 patients.
Le traitement s’est avéré efficace, constat par les cliniciens d’une régression des symptômes ou d’une stabilisation du patient grâce à la mémantine et poursuite de ce traitement, dans 63 % des cas dans le groupe mémantine seule et 69 % des cas dans le groupe bithérapie.
Si on s’intéresse aux motifs d’interruption de traitement, on retrouve : l’inefficacité (28 patients, 27 %) et des problèmes d’intolérance (2 patients, 2 %), ce qui a conduit à la mise en place d’un autre traitement pour 29 patients (Lamotrigine, Oxcarbazépine, Olanzapine, Sertraline ou Risperdal).
Conclusion |
Bien que la mémantine n’ait pas montré d’efficacité pour le traitement spécifique de la maladie d’Alzheimer, ne permettant pas d’améliorer les fonctions cognitives des patients, d’après l’étude menée dans notre établissement, elle semble avoir un réel effet sur les symptômes des patients atteints de la maladie, permettant de les stabiliser, avec une efficacité globale estimée à 62 %.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mémantine, Alzheimer, Gériatrie, Neuroleptiques, Démence
Plan
Vol 54 - N° 1
P. 87-88 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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