Dans un contexte de gestion de la pénurie sacerdotale, plusieurs milliers de laïcs, dont une majorité de femmes, sont missionnés par leur évêque pour exercer de manière permanente des fonctions spirituelles. Une part importante d'entre eux est détentrice d'un contrat de travail. Les conditions d'emploi de ces permanents d'un genre nouveau sont plutôt défavorables : missions canoniques limitées à quelques années (malgré l'existence d'un CDI), temps partiel, rémunération proche du salaire minimum. Cette fragilité statutaire s'explique par différents facteurs : la situation financière dégradée des diocèses français, la volonté des autorités ecclésiales de présenter le clerc comme le seul permanent pleinement légitime de l'institution, le comportement attestataire des laïcs qui semblent trouver leur compte dans une telle forme d'engagement. Les tentatives d'institutionnalisation de cette intermittence ne vont pas sans difficultés tant au regard du droit du travail, qu'au niveau des effets inattendus produits en interne par la promotion d'une culture de l'engagement pour un temps.

Given the shortage of priests, bishops have assigned permanent religious duties to several thousand laypersons, a majority of them women. Many of these persons have employment contracts. The employment conditions of this new type of permanent personnel tend to be unfavorable: assignments for a few years despite contracts of unlimited duration, part-time work and a nearly minimum wage. Various factors account for this fragility: the dire financial straits of French dioceses; ecclesiastical authorities, determination to present the clergy as the only fully legitimate, permanent personnel in the Church; and the attitude of laypersons who seem to be satisfied with their lot. The efforts to institutionalize this work have encountered difficulties with respect to both the labor code and the unexpected effects produced internally by the advocacy of a “culture of limited duration commitment”.