L’aspirine : comment ça agit ! - 10/03/19
Résumé |
L’aspirine a des effets antalgiques, anti-inflammatoires, antiplaquettaires, anticoagulants, antithrombotiques, antinéoplasiques, anti migraineux, …À côté de ses effets positifs, elle a aussi des effets potentiellement négatifs pro-hémorragiques, gastrotoxiques, (immuno)-allergiques…
Les effets pharmacodynamiques de l’aspirine relèvent de chacun de ses deux constituants acétyle et salicylate.
L’activité pharmacologique utilisée par les médecins vasculaires est habituellement celle de la faible dose d’aspirine pour inactiver par acétylation le site actif de la COX-1 des plaquettes (lors de leur passage dans la circulation splanchnique pour les prises orales d’aspirine) et ainsi inhiber la voie d’activation plaquettaire prostaglandines/thromboxane ce qui inhibe les fonctions plaquettaires dépendantes de cette voie.
À côté de l’inhibition de la COX-1 plaquettaire pour les faibles doses, celle de la Cox-2 en particulier leucocytaire avec des doses plus importantes a des effets anti-inflammatoires en inhibant les thromboxanes mais en libérant des médiateurs lipidiques anti-inflammatoires : la réponse lipoxygénique induite par l’aspirine.
D’autres enzymes sont modifiées par acétylation dont la NOS, d’autres cellules subissent l’inhibition des COX en particulier les cellules de l’endothélium, de la muqueuse gastrique.
L’aspirine est désacétylée lors de son passage hépatique expliquant que l’activité de l’administration per os à faible dose se situe dans la circulation splanchnique.
À côté des cellules dont les plaquettes et leurs enzymes dont les COX la majorité des molécules sont potentiellement acétylables avec des implications variées : exemple le fibrinogène, l’albumine... avec des conséquences fonctionnelles en thrombogenèse comme en pharmacologie des antithrombotiques.
L’aspirine est pro-hémorragique, à la fois par son effet antiplaquettaire antihémostatique, mais aussi sur les cellules de la muqueuse gastrique par un effet local et systémique.
L’aspirine a de potentiels effets anticancéreux et antimétastatiques en particulier pour les cancers colo-rectaux. Ces effets sont d’abord expliqués par l’inhibition des interactions plaquettes - cellules cancéreuses dans les mécanismes thrombotiques de développement néoplasique et métastatiques. Mais probablement aussi par acétylation de voies de traduction intracellulaire des cellules néoplasiques par exemple sur la voie m-TOR.
Pour que l’aspirine exerce son action antiplaquettaire, il faut qu’elle puisse acétyler le pool plaquettaire ce qui dépend de l’absorption, de la dose et de la galénique.
L’aspirine entre en compétition avec les AINS au niveau des COX dans une interaction plus complexe que ce que l’on avait initialement envisagé.
Si l’acétylation d’une plaquette dure pour la vie de la plaquette, le fait que l’on inhibe une enzyme et pas un récepteur va avoir des conséquences sur la durée de l’inhibition de la fonction plaquettaire globale avec des implications de prescription.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Aspirine, Plaquettes, Prostaglandines
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 100 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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