En 2011, l’Assemblée générale de l’ONU déclarait que « les maladies non transmissibles (MNT) constituent à l’échelle mondiale un des principaux défis pour le développement ». En France 20 millions de personnes sont concernées, dont 10 millions inscrits en ALD (Affection de Longue Durée). La liste des défis est longue : le coût puisque 16 % des assurés en ALD utilisent plus de 60 % du budget de la Sécurité sociale, la prévention nécessitant une politique de santé environnementale, la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé, la recherche pour si ce n’est guérir du moins améliorer la qualité de vie et l’espérance de vie des patients, l’organisation de la médecine graduée et coordonnée, les nouveaux métiers de la santé, les multiples missions des patients « experts »/« ressources », l’amélioration de la qualité des soins, la télémédecine, la formation des étudiants et des professionnels…. Mais au-delà, il s’agit de définir une 3^e médecine, à côté de la 1^ère médecine pour les maladies aiguës bénignes et les gestes techniques simples et de la 2^e médecine pour les maladies aiguës graves et les gestes techniques complexes. Cette 3^e médecine se caractérise par la nécessité pour le patient d’adopter de nouveaux comportements. La question clé est donc celle de l’observance, encore faut-il la définir non comme obéissance mais comme auto-observance. L’auto-inobservance devient un défi à la raison. La « médecine narrative » et l’éducation thérapeutique du patient, composantes de cette 3^e médecine ou médecine de la personne, peuvent aider à le relever.