Actualités dans les traitements des malformations vasculaires cutanées - 10/03/19
Résumé |
Les malformations vasculaires sont la conséquence d’anomalies de la vasculogénèse. La classification de l’ISSVA les identifie en fonction du vaisseau atteint : haut débit artério-veineuses, bas débit veineuses ou lymphatiques, complexes ou syndromiques. La prise en charge est multidisciplinaire car plusieurs options thérapeutiques médicales (compression, traitement des complications thrombotiques, des douleurs.), chirurgicales (exérèse, corrections orthopédiques) ou radiologie interventionnelle (scléroses ou embolisation) doivent être discutées. Jusqu’à présent aucun médicament n’était utilisé pour traiter ces pathologies. Récemment, certaines malformations artério-veineuses à risque de saignement et ne pouvant plus bénéficier d’embolisation ont été traitées par Thalidomide en raison de son effet antiangiogénique non spécifique. Durant les 5 dernières années, les connaissances des mécanismes physiopathologiques sous-jacents ont explosé grâce au développement du séquençage génomique haut débit. Les recherches génétiques ont d’abord été ciblées sur les rares tableaux d’anomalies vasculaires familiales permettant de découvrir des mutations germinales. Celles-ci n’existant pas dans les malformations sporadiques, elles ont été recherchées au sein du tissu. Soixante pour cent des malformations veineuses sporadiques présentent une mutation activatrice dans la voie TIE2/TEK. D’autres mutations somatiques ont ensuite été identifiées au sein de malformations capillaires et lymphatiques, syndromiques mais aussi dans certaines tumeurs comme le granulome pyogénique et les hémangiomes congénitaux. Les mutations génétiques observées dans la plupart des malformations vasculaires entraînent l’activation de 2 grandes voies communes PI3K/AKT pour les anomalies à bas débit, RAS/MAPK pour les anomalies haut débit. Ces mutations sont présentes essentiellement dans les cellules endothéliales vasculaires de nos patients mais elles ne sont pas spécifiques. Ainsi, elles existent aussi dans certains cancers que l’on traite par des inhibiteurs d’activation. Ces mêmes traitements couramment prescrits en oncologie commencent donc à être utilisés pour traiter certaines malformations vasculaires récalcitrantes aux traitements classiques. Des protocoles utilisant la Rapamycine inhibiteur mTOR sont en cours pour traiter des malformations vasculaires à bas débit avec des premiers résultats intéressants : diminution des douleurs, du volume des lésions et des coagulopathies associées. Les découvertes génétiques permettent donc actuellement de proposer des traitements ciblés sur l’étiopathogénie de ces anomalies congénitales du développement vasculaire. Compte tenu de la rareté de ces malformations, la mise en place d’études cliniques nationales et européennes, permettra de définir des protocoles thérapeutiques adaptés aux différents tableaux cliniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Malformations vasculaires, Sirolimus, Thalidomide, Angiome
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 125 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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