AOD et cancer, un an plus tard - 10/03/19
Résumé |
Les recommandations internationales pour la prise en charge de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) chez les patients avec cancer reposent sur l’utilisation prolongée des héparines de bas poids moléculaire (HBPM), sans relais par antivitamines K (AVK), pour une durée minimale de 6 mois, avec un niveau de preuve scientifique élevé. Depuis 2009, une nouvelle classe d’anticoagulants, les anticoagulants oraux directs (AOD), est disponible sur le marché. Ces molécules constituent, dans certaines indications, une alternative aux AVK et/ou aux HBPM, et possèdent de nombreux avantages : délai d’action rapide, administration orale, dose-réponse prédictible et fenêtre thérapeutique large permettant leur utilisation à dose fixe et sans suivi biologique. Six essais cliniques randomisés contrôlés de phase III les ont comparés au traitement conventionnel (HBPM relais AVK) de la MTEV dans la population générale. Ils ont montré leur non-infériorité en termes d’efficacité, avec des taux d’hémorragies majeures/cliniquement pertinentes similaires, voire inférieurs. Aussi les AOD sont-ils rapidement devenus un traitement de première ligne de la MTEV. Les analyses en sous-groupe de ces essais cliniques suggèrent que, chez les malades avec cancer, les AOD pourraient avoir une efficacité et une sécurité acceptables. Ces résultats sont cependant à interpréter avec prudence : ces essais n’ont inclus qu’une faible proportion de patients avec cancer, et le comparateur était la warfarine et non les HBPM. Récemment, des données spécifiques ont émergé. Depuis 2018, les résultats de 2 essais randomisés ayant comparé les AOD aux HBPM pour le traitement de la MTEV chez les patients avec cancer ont été publiés (HOKUSAI-Cancer et SELECT-D). Ceux-ci ont montré que les AOD ont une efficacité comparable à celle des HBPM pour prévenir les récidives de MTEV, mais sont associés à un risque plus élevé d’hémorragies majeures/cliniquement pertinentes, en particulier en cas de cancer digestif. La prise en charge de la MTEV chez les patients avec cancer évolue donc, à la lumière de ces résultats. L’analyse critique de l’ensemble des données disponibles ont permis aux experts internationaux, avec le support méthodologique de l’Institut National du Cancer (INCa) et du GFTC, de récemment remettre à jour les recommandations internationales de Bonnes Pratiques Cliniques pour le traitement et la prévention de la MTEV chez les patients atteints de cancer (www.itaccme.com/).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique veineuse, Cancer
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 129 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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