Augmentation du risque thrombotique chez les patients SAPL traités par anticoagulants oraux directs : résultats d’une méta-analyse internationale sur données individuelles - 10/03/19
Résumé |
Contexte |
Les anticoagulants oraux directs (AODs) sont indiqués en prévention secondaire de la maladie veineuse thromboembolique, cependant leur efficacité n’a pas été évaluée spécifiquement dans le sous-groupe des patients atteints d’un syndrome des antiphospholipides (SAPL). Deux essais contrôlés randomisés montrent des résultats contradictoires au sein de cette population de patients.
Objet de la revue |
Nous avons conduit une revue systématique de la littérature utilisant les databases Medline, Cochrane et Embase, de 2000 à 2018 intéressant les patients SAPL traités par AODs. Nous avons réalisé une analyse sur données individuelles afin d’estimer la prévalence des récurrences thrombotiques chez les patients SAPL traités par AOD au sein de la littérature et d’identifier les facteurs prédictifs d’une récidive thrombotique.
Résultats |
Notre revue systématique a identifié 447 patients traités par AODs publiés dans 47 études ; parmi eux, 73 ont présenté une récidive thrombotique (16 %). La durée moyenne avant récidive était de 12,5 mois. Les trois AODs utilisés étaient le rivaroxaban (n=290), le dabigatran etexilate (n=144) et l’apixaban (n=13).
Il n’y avait pas de différence significative de taux de récidive thrombotique entre l’utilisation d’antiXa ou de dabigatran etexilate (respectivement 16,9 % et 15 %). La triple positivité (positivité des trois critères biologiques du SAPL) était associée à une multiplication du risque de récidive thrombotique par 4 (56 % versus 23 %, OR=4,3 [IC 95 % 2,3–7,7], p<0,0001). Chez les patients traités par anti-Xa, les antécédents de manifestations thrombotiques artérielles étaient associés à une augmentation du taux de récidive (32 % vs 14 %; OR=2,8 [IC 95 %; 1,4–5,7], p=0,006).
Il n’y avait pas de différence significative de récidive selon le caractère primaire ou secondaire du SAPL.
En conclusion, les AODs doivent être utilisés avec précaution chez les patients SAPL, certains patients semblant à haut risque de récidive. Des essais cliniques utilisant un critère de jugement principal clinique d’efficacité et de sécurité sont en cours. Dans le même temps, un registre de suivi des patients SAPL traités pas AODs peut être proposé afin d’établir chez quels sous-groupes de patients SAPL, les AODs pourraient être une alternative aux AVK.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Syndrome des antiphospholipides, Anticoagulants oraux directs
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 138 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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