La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue en France avec une prévalence dominée par l’Île de France et les territoires d’outre-mer. L’atteinte vasculaire cérébrale représente une complication grave et précoce des syndromes drépanocytaires. L’écho-Doppler transcrânien permet d’identifier les enfants à plus haut risque d’ischémie cérébrale, mais les critères de dépistage d’une vasculopathie cérébrale chez l’adulte drépanocytaire ne sont pas établis.

Comparer les moyennes temporelles des vitesses circulatoires maximales des principales artères de la base du crâne chez l’adulte et l’enfant drépanocytaires homozygotes et Sb0-thalassémiques, sans complication neurovasculaire.

Évaluer s’il existe des paramètres cliniques, biologiques ou thérapeutiques, pouvant influencer les vitesses circulatoires artérielles cérébrales chez l’adulte et l’enfant.

Étude observationnelle descriptive multicentrique portant chez des adultes et des enfants drépanocytaires SS et Sb0-thalassémiques, réalisée entre février 2017 et août 2018, dans les services hospitaliers de médecine vasculaire de Guadeloupe et de Martinique. Les vélocités des principales artères de la base du crâne étaient mesurées au cours d’un examen écho-Doppler transcrânien standardisé.

Cent quarante-huit adultes et 134 enfants ont été inclus entre février 2017 et août 2018. Les vitesses cérébrales moyennes étaient significativement plus élevées chez l’adulte (comprises entre 55cm/s et 83cm/s dans le système carotidien et entre 47cm/s et 58cm/s dans le système vertébro-basilaire) que chez l’enfant (comprises entre 77cm/s et 113cm/s dans le système carotidien et entre 71cm/s et 77cm/s dans le système vertébro-basilaire) (p<0,001). En analyse multivariée, le fait d’être un enfant apparaissait comme le critère influençant le plus ces vélocités, indépendamment des valeurs prises par les autres variables que sont les paramètres cliniques, biologiques ou thérapeutiques.

Les moyennes des vitesses maximales intracrâniennes semblent varier selon l’âge : elles apparaissent plus basses chez l’adulte drépanocytaire que chez l’enfant drépanocytaire. Il apparaît donc nécessaire de définir des seuils de stratification du risque à partir de ces vitesses, plus adaptés à l’âge du patient.