Maladie thromboembolique veineuse d’origine médicamenteuse - 10/03/19
Résumé |
Introduction |
La pharmacovigilance recense les effets indésirables médicamenteux (EIM) spontanément notifiés. Certains médicaments ont des effets pro-thrombogènes et sont responsables d’événements thromboemboliques veineux (ETEV). L’objectif de ce travail a été de répertorier l’ensemble des déclarations d’un ETEV d’origine médicamenteuse présumée, émanant d’un service hospitalier de médecine vasculaire sur une période de 16 ans.
Matériel et méthodes |
Les notifications d’EIM effectuées entre 2001 et 2017 par le service HTA et maladies vasculaires du CHU de Strasbourg auprès du Centre Régional de Pharmacovigilance, Alsace, ont été colligées de manière rétrospective. L’imputabilité médicamenteuse pour l’effet indésirable a été calculée selon la méthodologie établie (méthode de Bégaud et méthode OMS). Les caractéristiques démographiques et les facteurs de risque thromboemboliques veineux (FDR-TEV) ont été également répertoriés.
Résultats |
Sur les 177 déclarations d’un ETEV, 84 % étaient en lien avec un traitement hormonal (dont contraception orale : 61 %), 9 % en lien avec un traitement antinéoplasique et 4 % avec un traitement anticoagulant. Une seule molécule était imputée dans 87 % des cas, 2 dans 11 % des cas et 3 dans 2 % des cas. Le délai de survenue de l’ETEV était de 180jours (Q1–Q3 : 14–730). L’imputabilité selon Bégaud montrait une causalité plausible dans 68 % des cas, vraisemblable dans 30 % des cas et très vraisemblable dans 2 % des cas. Parmi les EIM notifiés, 71 % étaient des embolies pulmonaires, 28 % des thromboses veineuses profondes isolées et 1 % des thromboses veineuses superficielles. La médiane des âges était de 39 ans (Q1-Q3 : 29-51). Les patients étaient majoritairement de sexe féminin (88 %). Ils avaient en moyenne 2,1±1,2 FDR-TEV avec uniquement 13 % des événements jugés comme « provoqués ».
Conclusion |
Ce travail apporte une nouvelle perspective sur le bilan étiologique à entreprendre face à un ETEV, l’origine médicamenteuse devant être toujours envisagée et, le cas échéant, une enquête d’imputabilité réalisée. Lorsqu’une origine médicamenteuse est retenue, l’incidence thérapeutique est immédiate allant de l’interruption du traitement incriminé, son remplacement par une molécule alternative ou la poursuite de l’anticoagulation pendant la durée du traitement à effet pro-thrombotique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Pharmacovigilance, maladie thromboembolique veineuse
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 149 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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