Étude et réflexion sur l’influence de l’exposition œstrogénique, au cours de la vie d’une femme en âge de procréer, sur la survenue d’un événement thromboembolique veineux - 10/03/19
Résumé |
Introduction |
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est un évènement rare chez la femme en âge de procréer (0,5/1000 années–femmes) dont les facteurs causaux restent « classiquement » la contraception œstroprogestative (COP), la grossesse et la période du post-partum. Notre expérience dans le service Post-Urgences et Thérapeutique du CHU de Clermont-Ferrand interroge sur la réalité de cette affirmation.
Objectif |
L’exposition œstrogénique antérieure (COP, grossesse, post-partum), l’existence d’une thrombophilie, et l’évaluation du risque de MTEV au moment de la survenue de l’évènement TEV (exposition œstrogénique, situations à risque aiguës ou chroniques).
Matériel et Méthode |
Étude observationnelle, rétrospective et monocentrique, portant sur 65 femmes en âge de procréer, prises en charge pour un épisode aigu de MTEV entre 2012 et 2018.
Résultats |
Notre étude retrouve que deux tiers des femmes étaient sous COP au moment de leur MTEV. Pour seulement 11 % d’entre elles, la COP était le seul facteur de risque pouvant être incriminé (2 si on considère l’âge supérieur à 40 ans comme un facteur de risque). Dans notre série, les femmes avec une MTEV sous COP sont des femmes plus jeunes (moins de 30 ans), qui la font pour un délai d’exposition plus court à la COP (156 mois vs 290 mois d’intervalle entre la 1ere exposition et la survenue de la MTEV). La durée d’exposition cumulée à une « ambiance œstrogénique » ne paraît pas influer la survenue d’une MTEV, même si l’exposition liée à la procréation est significativement moins importante chez ces dernières (4 mois vs 26 mois). Bien que ces facteurs soient impliqués dans près de 50 % des MTEV, le poids porté par les thrombophilies héréditaires et les situations à risque aiguës ne semblent pas plus importants lorsque ces éléments sont associés à une COP. L’exposition à des facteurs de risque chroniques, notamment le tabac et le surpoids, est significativement plus présente dans les MTEV sans COP. Enfin 45 % des femmes sous COP ont au plus 1 facteur de risque de survenue de MTEV, quand 77 % des femmes sans COP ont au moins 2 facteurs de risque de survenue de MTEV.
Conclusion |
Le rôle propre de la COP dans la survenue de la MTEV reste indéniable. Il est toutefois rarement isolé, notamment chez les femmes plus jeunes. Une susceptibilité plus importante aux œstrogènes semble être présente chez certaines femmes et semble prépondérante comparée au poids des autres facteurs de risque classiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie thromboembolique, Contraception
Plan
Vol 44 - N° 2
P. 160 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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