La thrombose veineuse profonde est une affection fréquente en soin primaire. Les consultations aux urgences pour ce motif ne sont pas rares. Généralement, une hospitalisation n’est pas nécessaire. Les patients traités alors en ambulatoire sont souvent livrés à eux-mêmes.

Nous avons étudié les patients ayant consulté aux urgences adultes de l’Hôpital Européen Georges Pompidou avec une thrombose veineuse confirmée par une échographie Doppler et signalés au service de médecine vasculaire entre novembre 2016 et novembre 2017 dans le cadre de la mise en place d’une filière de maladie thromboembolique veineuse.

Trente-cinq patients sont entrés dans cette filière. L’âge moyen était de 47 ans, 57 % étaient des hommes. Quinze pour cent avaient une thrombose veineuse iliaque, 58 % fémorale ou poplitée, 18 % distale et 9 % superficielle. Le caractère iliaque n’était pas présomptif d’hospitalisation. La moitié avait une thrombose veineuse non provoquée et près d’un tiers un facteur déclenchant majeur transitoire. Vingt-trois ont été pris en charge en ambulatoire, 5 ont bénéficié d’une hospitalisation de moins de 24h et 7 d’une hospitalisation plus longue. Soixante-dix-huit pour cent des patients ont été traités par des anticoagulants oraux directs. Pour les patients en ambulatoire, le délai moyen de consultation aux urgences après l’apparition des symptômes était de 15jours, 83 % ont bénéficié d’une consultation de suivi avec un délai moyen de 2 mois depuis la sortie des urgences. Une patiente a été reconvoquée en hospitalisation à sa sortie des urgences à la lecture du dossier et 1 patient a consulté à J2 pour une embolie pulmonaire. Pour les patients hospitalisés, le délai moyen de consultation après l’apparition des symptômes était de 3jours. L’analyse des données de suivi est en cours.

La mise en place d’une filière de prise en charge des patients avec thrombose veineuse profonde nous semble intéressante. Elle permet de limiter les hospitalisations non nécessaires et de sécuriser les médecins urgentistes avec une deuxième lecture des dossiers. Enfin, elle permet d’organiser un suivi spécialisé pour notamment discuter la durée des traitements anticoagulants.