Nous interrogeons la pertinence physiopathologique et la validité scientifique d’un protocole d’effort à charge constante par rapport à un protocole à charge croissante lors de l’exploration par épreuve de marche sur tapis roulant de l’AOMI au stade d’ischémie d’effort.

Recherche bibliographique classique via PubMed.

Sur le plan métabolique, l’AOMI se définit comme une limitation de la capacité maximale aérobie, dont le facteur limitant est un obstacle athéromateux artériel des membres inférieurs, se soldant par un déconditionnement musculaire périphérique. L’exploration de la filière énergétique aérobie est l’objet principal des épreuves d’effort, qui ne peuvent établir la capacité maximale aérobie et identifier son ou ses facteurs limitants que par des protocoles à charge croissante. L’épreuve de marche est une épreuve d’effort à part entière qui évalue la capacité aérobie du patient atteint d’AOMI, et doit donc être réalisée en imposant une intensité d’effort croissante. Les protocoles à intensité d’effort croissante et l’adaptation de la vitesse de marche en fonction des caractéristiques du patient sont validés dans l’exploration de sa capacité physique. Aucune durée minimale ni maximale n’est validée. Les résultats doivent être exprimés en distance, pente, puis normalisés en Metabolic Equivalent of Task (METs).

Dans le cas de la confirmation diagnostique d’une AOMI, seuls les protocoles à intensité constante sont actuellement validés.

Dans l’exploration de l’AOMI au stade d’ischémie d’effort, l’épreuve de marche devrait être réalisée selon un protocole à intensité d’effort croissante, et le protocole de Strandness abandonné. De plus amples travaux sont toutefois nécessaires pour établir les équations prédictives permettant l’individualisation du protocole d’examen, et pour valider l’usage de protocoles à charge croissante à visée de confirmation diagnostique d’une AOMI.