Vécu, ressenti et prise en charge des différentes intolérances alimentaires non-allergiques (gluten, lactose, FODMAP) en médecine générale. Une étude descriptive auprès de 188 médecins généralistes en Rhône-Alpes-Auvergne - 16/03/19
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Résumé |
Discipline |
Épidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
Alors que les médias et patients évoquent de plus en plus l’existence d’intolérances alimentaires non-allergiques (IANA) au gluten, lactose et FODMAP, il ne semble pas exister de recommandations claires facilement accessibles aux médecins généralistes (MG) pour prendre en charge ces patients. Le médecin traitant est pourtant souvent le premier médecin consulté et celui vers qui le patient revient une fois les explorations complémentaires digestives et allergologiques réalisées et négatives. Le but de l’étude était d’évaluer les comportements et le ressenti des médecins généralistes face aux patients se plaignant d’IANA au gluten, lactose et FODMAP.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude observationnelle descriptive quantitative. Un questionnaire en ligne a été élaboré puis transmis via des listes de diffusion à plus de 500 médecins généralistes de la région Rhône-Alpes-Auvergne.
Résultats et analyse statistique |
188 réponses ont été obtenues. 87 % des MG jugent leurs connaissances insuffisantes et presque 100 % sont intéressés par des formations sur le sujet. Dans la grande majorité des cas (78 %), ces problématiques sont abordées au cours d’une consultation pour un autre motif médical que l’IANA en elle-même. L’hypersensibilité au gluten est surtout évoquée par le patient (58 %) tandis que l’intolérance au lactose est souvent connue du MG (données de la littérature scientifique). Plus d’1/3 des MG n’ont jamais entendu parler des FODMAP.
Un tiers des praticiens estime que ces régimes sont potentiellement utiles mais presque 50 % estime qu’il s’agit aussi d’un effet de mode. La moitié des praticiens a déjà prescrit un régime d’éviction, principalement au lactose. Ce régime est cependant initié par le patient (sans avis médical au préalable) dans la majorité des cas, et dans 95 % des cas pour le gluten ce qui peut être préjudiciable pour le diagnostic de la maladie cœliaque.
Les MG déclarent globalement ne pas se sentir très à l’aise devant un patient évoquant une IANA en raison d’un manque de connaissances/formation pour la moitié d’entre eux, du poids des médias et de l’effet de mode pour 10 %, de la subjectivité des symptômes et/ou d’un profil psychologique particulier du patient pour 7 %. Les MG jugent la composante psychosomatique de ce type de plainte comme assez importante (note médiane de 6,5/10).
Conclusion |
Les résultats mettent en avant le manque de connaissances sur le sujet par la grande majorité des MG interrogés. Ils déclarent en moyenne ne pas être à l’aise face à ces patients et intéressés par des informations scientifiques sur le sujet. L’intolérance au lactose est la plus connue et son éviction la plus prescrite. L’implication des médecins généralistes dans les IANA semble aussi compliquée par le poids des médias et l’effet de mode amenant souvent les patients à initier et gérer leur(s) régime(s) d’éviction seuls, parfois avant l’exclusion d’une pathologie organique sous-jacente.
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Vol 33 - N° 1
P. 112-113 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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