Impact d’une déplétion du microbiote intestinal sur la réponse au modèle murin d’anorexie associée à l’activité physique - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.
Introduction et but de l’étude |
L’axe microbiote-intestin-cerveau semble impliqué dans la régulation du comportement alimentaire et dans les troubles anxio-dépressifs. Cependant, son rôle au cours de l’anorexie mentale n’est pas complètement élucidé. Le but de ce travail a été d’étudier les conséquences d’une déplétion du microbiote intestinal sur la réponse au modèle murin d’anorexie, Activity-Based Anorexia (ABA).
Matériel et méthodes |
Des souris mâles C57Bl/6 ont été soumises au modèle ABA de j1 à j18, associant l’accès à une roue d’activité et une limitation progressive du temps d’accès à l’alimentation jusqu’à 3 heures/jour. Les souris contrôles (CT) avaient un accès libre à l’alimentation, sans roue d’activité. Les souris ont reçu (ABA+ATB et CT+ATB, n=16/groupe) ou non (ABA et CT, n=16/groupe) par gavage (2 fois/jour de j-9 à j17) une combinaison antifongique/antibiotiques permettant d’induire une déplétion du microbiote intestinal, vérifiée par quantification de l’ADN bactérien total au niveau fécal. Au cours du modèle ABA, des tests comportementaux (Open field) et des mesures de composition corporelle (MiniSpec) ont été réalisés à j17. Les résultats ont été comparés par ANOVA à 2 voies (ABA x Déplétion) avec des post-tests de Bonferroni.
Résultats et analyse statistique |
Entre j-9 et j1, les souris ABA+ATB et CT+ATB présentaient une perte de 99,99 % de la quantité d’ADN bactérien dans les fèces, confirmant la forte déplétion du microbiote intestinal en réponse au traitement administré. À j17, la prise alimentaire était diminuée de façon similaire dans les groupes ABA et ABA+ATB par rapport aux souris CT et CT+ATB (p<0,0001). Les groupes ABA et ABA+ATB présentaient une perte de poids par rapport aux groupes CT et CT+ATB (p<0,0001). Cependant, la perte de poids était moins marquée dans le groupe ABA+ATB (10,0±6,5 % vs j6) par rapport au groupe ABA (15,1±6,0 % vs j6, p<0,01). Les souris ABA+ATB présentaient une augmentation de masse grasse et une diminution de masse maigre par rapport aux souris ABA (p<0,001). Le groupe ABA présentait une augmentation de l’activité physique anticipatoire à l’accès à la nourriture entre j5 et j16 (p<0,0001), augmentation qui était moins marquée dans le groupe ABA+ATB (p<0,05 vs ABA). De plus, les activités physiques nocturne et totale à j17 étaient diminuées dans le groupe ABA+ATB (p<0,0001 vs ABA). Lors du test de l’Open field, une diminution de la distance parcourue par les souris ABA+ATB à la périphérie (p<0,05 vs CT+ATB ; p<0,001 vs CT) et au centre (p<0,05 vs CT) était observée. Une augmentation du temps d’immobilité était observée chez les souris ABA+ATB (p<0,01 vs CT+ATB et CT), mais pas chez les souris ABA.
Conclusion |
Dans le modèle ABA, une déplétion du microbiote intestinal est associée à une limitation de la perte de poids, de l’activité physique et de l’activité exploratoire et à une modification de la composition corporelle, sans modification de la prise alimentaire. D’autres études sont nécessaires pour préciser les mécanismes périphériques et/ou centraux impliqués.
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Vol 33 - N° 1
P. 14 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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