Identification de nouvelles bactéries probiotiques contre le développement de désordres métaboliques dans un modèle de souris soumises à une diète obésogène - 16/03/19

Résumé |
Discipline |
Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.
Introduction et but de l’étude |
Le tractus gastro-intestinal représente l’interface entre l’alimentation et l’organisme hôte. Chez l’individu obèse, cet écosystème est altéré et associé à une augmentation de l’inflammation et des désordres métaboliques. Dans ce contexte, l’objectif est d’étudier in vivo les effets potentiellement anti-obésité de souches bactériennes préalablement isolées, testées in vitro et sélectionnées selon leur propriétés anti-inflammatoires.
Matériel et méthode |
Des souris mâles C57BL/6 ont été soumises à un régime riche en gras et en sucre (HFHS) et gavées avec le véhicule ou l’une des 6 souches suivantes : P35 (Propionibacterium freudenreichii), Lb38 (Lactobacillus plantarum), Lb79 (Lactobacillus paracasei/casei), Lb102 (Lactobacillus rhamnosus), Bf26 et Bf141 (2 souches de Bifidobacterium animalis spp lactis) à 109ufc/jour pendant 8 semaines. Au cours du protocole, des tests physiologiques ont été réalisés, la prise de poids et de nourriture ont été mesurées 3 fois/semaine, et des échantillons sanguins, fécaux et tissulaires ont été collectés.
Résultats et analyse statistique |
L’ANOVA à une voie, comparant les effets de chaque souche par rapport au groupe contrôle HFHS (test post hoc Dunnett), montre que les souches P35, Lb38, Lb102 et Bf141 préviennent significativement la prise de poids normalement induite par la diète HFHS, sans affecter la prise alimentaire. Ces souches améliorent également la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline, et leurs effets sont associés à une diminution de l’accumulation de graisse viscérale (eWAT). La souche P35 a particulièrement permis de prévenir le dépôt de graisse ectopique au niveau du tissu adipeux brun, qui est impliqué dans la thermogenèse. L’analyse du statut inflammatoire du eWAT a mis en évidence une baisse significative de la production de MCP-1, chimiokine impliquée dans l’infiltration des macrophages. D’autre part, l’analyse de l’ARNm au niveau du côlon montre que la souche Lb102 augmente significativement l’expression des mucines et des protéines de jonction serrées, suggérant une diminution de la perméabilité intestinale induite par la diète HFHS. De plus, P35, Lb102 et Bf141 diminuent l’expression du récepteur cb1 du système endocannabinoïde, démontrant une amélioration de la santé intestinale. De manière intéressante, aucune des souches bactériennes n’a permis de renverser la dysbiose du microbiote intestinal induite par la diète HFHS, au niveau des grands groupes bactériens, ce qui est en accord avec la littérature récente.
Conclusion |
Par des analyses comparatives à la fois in vitro et in vivo, 3 souches bactériennes d’intérêt ont finalement été identifiées pour leurs effets probiotiques dans la prévention du développement de l’obésité, ainsi que des désordres métaboliques et inflammatoires associés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° 1
P. 22 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?