Actions synergiques d’une restriction calorique et de l’activité physique sur la santé et la longévité - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.
Introduction et but de l’étude |
Le bouleversement des pratiques nutritionnelles et des habitudes de vie qui a eu lieu au cours du siècle dernier conduit aujourd’hui à une augmentation dramatique des pathologies chroniques sur l’ensemble du globe. En effet, bien que la longévité n’ait cessé d’augmenter dans cette période, cette augmentation s’accompagne depuis plusieurs décennies d’une augmentation massive de pathologies chroniques liées à l’âge. De ce fait, le bénéfice du gain de longévité est gâché par l’épidémie de syndrome métabolique et de démences séniles. Nous postulons ici que la très grande majorité de ces pathologies pourrait être évitée car elles ne sont pas liées à l’âge mais à l’inadéquation entre des apports caloriques élevés et une activité physique très faible. En effet, l’apparition et l’évolution de l’Homme ont eu lieu dans un environnement dans lequel la nourriture n’était pas nécessairement abondante. Récolter et chasser sa nourriture impliquait une activité physique importante, activité à laquelle la physiologie et la morphologie de notre espèce est adaptée. Depuis la révolution industrielle, la quantité d’activité physique n’a cessé de diminuer, alors que la quantité de calories ingérées n’a cessé de croître. C’est pourquoi nous avons proposé de tester les effets d’une intervention multi-modale combinant les effets d’une restriction calorique chronique modérée et d’activité physique chronique modérée, sur la santé et la longévité.
Matériel et méthodes |
Cette étude est réalisée chez le microcèbe (Microcebus murinus), un primate d’une longévité moyenne de 6 ans. Les animaux sont suivis depuis leur inclusion dans l’étude, vers l’âge de 3 ans, jusqu’à leur mort naturelle. Les traitements suivants ont été appliqués : restriction calorique modérée (CR) et/ou activité physique (ACT). Ces traitements sont testés séparément (2 groupes différents : CR ou ACT) et en interaction ACT+CR). Cela nous permettra comprendre les effets synergiques potentiels des deux traitements. Chaque groupe est comparé à un groupe contrôle (CTL) maintenu en condition d’élevage standard. Ce groupe reçoit un régime composé de 15g de bouillie et 6g de fruits frais par jour (soit 105kJ.j−1 en moyenne). Le groupe CR reçoit 15 % de calories en moins que le groupe CTL (soit 89kJ.j−1 en moyenne). Le groupe ACT effectue 2×30minutes d’activité physique modérée par jour sur un tapis roulant (marche à une vitesse de 0,2m s−1 et 0° d’inclinaison (soit 720m.j−1).
Résultats et analyse statistique |
Les premières données montrent une diminution significative du poids des animaux CR, ACT et CR+ACT. Des améliorations des performances cognitives chez les animaux du groupe CR+ACT ont également été observées.
Conclusion |
Une diminution des pathologies liées à l’âge est attendue avec les traitements par rapport aux contrôles, ce qui devrait s’accompagner d’une durée de vie prolongée, les effets les plus forts étant attendus dans le groupe recevant les deux interventions (CR+ACT). Les premiers résultats de longévité seront disponibles après 2,5 ans d’étude, la durée nécessaire pour atteindre la durée de vie médiane des animaux CTL (5,7 ans). Cinq ans après le début de l’étude, 70 % des animaux CTL devraient être morts. De tels résultats contribueront à mieux comprendre et définir des niveaux optimaux d’apports caloriques et d’activité.
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Vol 33 - N° 1
P. 28 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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