Impact du “manger-mains” chez le résident institutionnalisé ne mangeant pas seul, en raison de troubles cognitifs et/ou physiques, à travers l’interdisciplinarité soignants/cuisiniers d’une recherche en EHPAD - 16/03/19
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Résumé |
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Clinique.
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition et la prévention de son risque chez les personnes âgées institutionnalisées constituent un enjeu de santé publique majeur. L’alimentation y est une problématique car souvent inadaptée aux capacités de préhension et aux besoins nutritionnels. Une offre alimentaire « manger-mains » (MM), mets saisis et consommés avec les doigts, pourrait être une solution. Cette approche n’est pas nouvelle mais les études sur le sujet manquent dans la littérature. Nous avons réalisé une étude dont l’objectif principal évaluait les apports caloriques à six mois. Parmi les objectifs secondaires, l’autonomie et le ressenti des soignants ont été évalués.
Matériel et méthodes |
Étude pilote, prospective, randomisée, réalisée sur 5 Établissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) du Centre hospitalier départemental de Vendée. Cette étude s’adressait aux résidents avec troubles cognitifs et/ou physiques ne s’alimentant pas seuls. Les résidents recevaient une alimentation classique ou MM par tirage au sort. L’offre MM était fabriquée à partir du menu habituel mixé, elle concernait les 2 repas principaux. La mesure calorique des ingesta a été réalisée mensuellement, sur 3jours consécutifs, par une diététicienne en analysant les photos des plateaux repas avant et après consommation. Le ressenti des soignants a été évalué avec un questionnaire.
Résultats et analyse statistique |
L’étude s’est déroulée sur 7 mois. Sur les 269 résidents institutionnalisés, 47 ont été inclus (25 dans le groupe contrôle/22 dans le groupe intervention MM). L’âge moyen des résidents était de 83,7 ans±8,2, dont 72 % de femmes. Parmi eux, 64 % étaient à risque de dénutrition, 36 % dénutris et 81 % présentaient une démence. Durant l’étude, 18 résidents du bras MM sont sortis prématurément (3 décès, 1 retrait de consentement, 1 détérioration de l’état général et 13 perte d’appétit avec refus de tout ou partie de la prestation MM). En analysant les variations d’apports caloriques résident par résident, jusqu’à 3 mois, dans le groupe MM, la plupart perdent moins d’apports caloriques que dans le bras standard et l’autonomie autour du repas est augmentée ; puis cette tendance s’inverse. Ceci s’explique certainement par la nouveauté de la prestation proposée aux résidents et l’aspect pratique de manger avec les doigts. À 3 mois, nous avons 9 sorties d’étude ou perte d’appétit avec refus de tout ou partie de la prestation MM, expliquées par la lassitude des résidents, en regard des questionnaires agents renseignés. Les soignants sont 69 % à être satisfaits de ce concept et respectivement 56 % et 83 % à juger qu’il permet d’améliorer la quantité de mets consommés et l’autonomie.
Conclusion |
Le « manger-mains » semble être une piste intéressante, pour améliorer les apports caloriques et l’autonomie des résidents d’EHPAD. Nouveauté et aspect pratique à consommer avec les doigts ont été des facteurs favorisant l’acte alimentaire. L’étude a permis d’identifier des pistes de travail pour améliorer la nutrition des résidents en manque d’autonomie, avec une optimisation sur la durée et le rythme de l’offre MM ; axes qui seront à évaluer par d’autres études.
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Vol 33 - N° 1
P. 56-57 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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