Intérêt du rapport créatinine/cystatine C et de l’impédancemétrie bioélectrique (BIA) dans l’évaluation de la composition corporelle chez le patient atteint de cancer - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
Une sarcopénie est présente avant traitement chez environ 40 % des patients atteints de cancer et représente un risque accru de morbi-mortalité [1 ]. En pratique, elle est évaluée par le scanner en L3 ou l’impédancemétrie (BIA). Le rapport créatinine/cystatine C a été récemment proposé pour évaluer la masse musculaire, la créatinine reflétant la masse musculaire et la fonction rénale et la cystatine C plasmatique la seule fonction de filtration glomérulaire. Mais ce dernier paramètre n’a pas été étudié chez le patient atteint de cancer. Le but de cette étude est de comparer l’utilisation de ces trois méthodes dans l’évaluation de la composition corporelle chez le patient atteint de cancer.
Matériel et méthodes |
Entre octobre 2017 et avril 2018, tous les patients ayant eu un scanner abdominal au maximum 1,5 mois avant leur évaluation pré-thérapeutique en hôpital de jour de cancérologie ont été inclus dans l’étude. Une mesure de la composition corporelle par BIA (Bodystat Quadscan 4000®) et le dosage de la créatinine (Roche, Cobas 8000®) et de la cystatine C (Siemens, BNII®) plasmatiques ont été réalisés à cette occasion. Les analyses statistiques (corrélation de Pearson, Bland-Altman, Passing-Bablok et courbes ROC) ont été faites avec RStudio (v. 1,1,442).
Résultats et analyse statistique |
Nous avons inclus 44 patients (14 femmes) d’âge médian 65 ans (36 à 93 ans), tous cancers confondus (17 localisations dont poumon : 27 %, prostate : 15 %). Les corrélations entre les différentes méthodes sont bonnes (Tableau 1). La BIA tend à surestimer la masse maigre (MM) d’environ 3kg (test de Bland-Altman). Sur la base des critères de sarcopénie au scanner [2 ] (seuil : 19,1kg/m2 (H), 15,76kg/m2 (F)), la sensibilité de la BIA pour diagnostiquer une MM faible est de 75 % et la spécificité de 67 % chez l’homme et de 38 % et 100 % respectivement chez la femme. Selon les mêmes critères, le seuil de rapport créatinine/cystatine C pour une masse maigre faible est de 95,01μmol/g chez l’homme et de 65,3μmol/g chez la femme avec une sensibilité et une spécificité respectivement 96 % et de 50 % chez l’homme et de 38 % et 100 % chez la femme.
Conclusion |
La corrélation entre la MM déterminée par le scanner en L3 et par la BIA ainsi qu’avec le rapport créatinine/cystatine C est bonne. En revanche, la concordance entre le scanner et la BIA est médiocre. La BIA et le rapport créatinine/cystatine C peuvent aider au diagnostic de masse maigre faible, en particulier chez les hommes. Ce rapport est un marqueur peu couteux et facile à mesurer qui pourrait entrer dans l’évaluation de l’état nutritionnel du patient atteint de cancer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° 1
P. 63 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?