Le régime pauvre en FODMAPs, sans consultation diététique, dans la prise en charge des patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
Le régime pauvre en glucides fermentescibles à chaîne courte (Oligo-, Di-, Mono-saccharides et Polyols) (FODMAPs) a été démontré efficace dans le traitement des patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable (SII). L’intervention d’un(e) diététicien(ne) n’est pas toujours possible lorsque les patients sont vus en consultation médicale. Le but de l’étude a été d’évaluer la prise en charge de patients souffrant de SII à qui un régime pauvre en FODMAPs est proposé directement par le gastroentérologue.
Matériel et méthodes |
Une étude prospective a été menée chez des patients souffrant de SII. Des explications sommaires sur le régime pauvre en FODMAPs sont données par le gastroentérologue à l’aide d’une fiche explicative. Un premier questionnaire comportant des questions sociodémographiques a été soumis au patient lors de la consultation. Six semaines plus tard, un deuxième questionnaire a évalué la compréhension des explications données, l’impact social et l’adhérence au régime, l’évolution des symptômes liés au SII à l’aide d’une échelle de Likert (0 à 10), et enfin le souhait d’une prise en charge diététique spécifique. L’analyse statistique a été réalisée au moyen de tests pairés de Student avec un seuil de p-valeur fixé à 5 %.
Résultats et analyse statistique |
Trente-cinq patients ont été inclus (69 % de femmes ; âge moyen 45±15 ans). Septante quatre pour cent des patients pensent que la nourriture est impliquée dans la genèse de leurs symptômes, 97 % se disant prêts à suivre un régime pour contrôler leurs symptômes. Dans le questionnaire de suivi après régime, 91 % des patients ont bien compris les fiches qui leur ont été remises. Concernant l’adhérence au régime, 52 % affirment avoir suivi le régime de manière régulière, 28 % l’ont parfois suivi et 20 % ne l’ont jamais ou rarement suivi. Les facteurs de non-adhérence comprennent principalement la complexité du régime, le manque de temps, l’oubli ou un dégoût pour les aliments proposés. Plusieurs facteurs tendent à être reliés à une meilleure adhérence au régime (niveau d’études plus élevé, identifier l’alimentation comme facteur impliqué dans l’apparition des symptômes, vivre seul, le sexe féminin) (NS). Pour un tiers des patients, suivre le régime a eu un impact négatif significatif sur leur vie sociale. Tous les symptômes, sauf la constipation, ont diminué d’intensité après instauration du régime. Finalement, 77 % des patients sont satisfaits de leur prise en charge et la plupart d’entre eux (69 %) sont demandeurs d’une consultation diététique spécifique.
Conclusion |
Proposer un régime pauvre en FODMAPs sans l’intervention d’un(e) diététicien(ne) est possible, mais seulement un patient sur deux va adhérer au régime. Un suivi par une diététicienne spécialisée est souhaité par une majorité de patients.
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Vol 33 - N° 1
P. 65 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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