Prévalence de la dénutrition à l’admission et impact sur la mortalité en réanimation, expérience dans un service de réanimation polyvalente - 16/03/19
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Résumé |
Discipline |
Clinique.
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition en réanimation est une préoccupation démontrée par son impact sur la morbidité et le pronostic. Sa prévalence est importante et probablement sous-estimée ; les données actuelles semblent cependant assez variables selon l’outil de dépistage utilisé. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence de la dénutrition à l’admission dans notre service de réanimation polyvalente, via l’utilisation de l’algorithme algorea du PNNS, ainsi que son impact sur la mortalité et les méthodes de suppléance vitale en réanimation (épuration extra-rénale, ventilation mécanique).
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective, monocentrique, dans un service de réanimation polyvalente de 12lits, sur une période de 20 mois. L’ensemble des dossiers a été analysé à l’exception des patients admis pour surveillance programmée de chirurgie. Le bilan nutritionnel est basé sur l’algorithme algorea, effectué endéans les 48h après admission, permettant une répartition en 2 sous groupes : non dénutris « ND » et dénutris « D » (modérés et sévères). Cet outil de dépistage est basé sur : l’index de masse corporelle, la perte de poids, l’albumine corrigée ainsi que le « nutrition risk index ». L’« outcome » primaire est la mortalité en réanimation, les « outcomes » secondaires sont la durée de séjour en réanimation, le recours à la ventilation mécanique et à l’épuration extra-rénale. Comparaison des sous-groupes via âge, sexe, score IGS 2 (indice de gravité simplifié), score Omega (indice de charge thérapeutique). Les analyses statistiques « chi-deux » et « test-T de Student » ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS Statistics (version 20).
Résultats et analyse statistique |
Cinq cent cinquante-six dossiers ont été examinés et 476 ont pu être analysés, 80 non inclus pour données manquantes. Soixante dix-sept pour cent des patients sont dénutris. Cinquante-huit pour cent sont des hommes pour 42 % de femmes. Les deux sous-groupes sont comparables et il n’existe pas de différence de gravité initiale. L’âge (ND 66,2±16,5 vs D 65,5±15,1 ; p 0,733), l’IGS2 (ND 47,5±17,8 vs D 51,2±19,9 ; p 0,149), l’Omega (ND 330,6±384,2 vs D 379,11±435 ; p 0,310) ne montrent pas de différence significative. La mortalité en réanimation est supérieure dans le groupe dénutri (ND : 25,9 %, D : 38,3 %, p<0,001), ainsi que le recours à la ventilation mécanique (ND : 69,4 %, D : 74,7 %, p<0,001) et à l’épuration extra-rénale (ND : 13 %, D : 20,1 %, p<0,001). Nous n’observons par contre pas de différence en terme de durée de séjour (ND : 15,9±16,4 vs D : 17,2±17 ; p : 0,529). La « Protéine-C-réactive » est nettement supérieure dans le groupe dénutri (ND : 34,4±46,2 vs D : 150,1±108,8 ; p<0,001).
Conclusion |
Nos données confirment la prévalence importante de la dénutrition à l’admission en réanimation et son influence significative sur la mortalité et le recours aux techniques de suppléance (ventilation mécanique, épuration extra-rénale). Le diagnostic rapide et la prise en charge optimale de ce déficit apparaissent donc fondamentaux dans la prise en charge globale du patient en réanimation.
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Vol 33 - N° 1
P. 72-73 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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